Petit lexique du Moyen-Orient antique, à l’intention des rêveuses

Babylone – La Porte d’Ishtar « Ishtar est victorieuse de ses ennemis. » – C.Ph: inconnu

Déesses, personnages mythiques et lieux d’histoire.

Les déesses

Astarté chez les Phéniciens (à peu près l’actuel Liban) déesse à la fois de l’amour et de la fertilité, à la fois vierge et mère, parfois présentant un caractère belliqueux.

Bastet, déesse de la joie du foyer, de la chaleur du soleil, de l’énergie charnelle et de l’amour, protectrice des femmes enceintes et des enfants. Elle est représentée sous des traits félins. D’abord célébrée dans la ville de Bubastis (Egypte antique) dans un temple dont la beauté a été remarquée par Hérodote, son culte se développe dans tout le pays à compter de 2374 av. JC. Pour aller plus loin : « Le chat et la danseuse orientale »

Inanna chez les sumériens puis Ishtar chez les akkadiens en Mésopotamie (région entre les fleuves Tigre et Euphrate, principalement sur le territoire de l’actuel Irak) Déesse tutélaire (protectrice) de nombreuses villes/états. Elle est la déesse de l’amour, des changements d’état, de la guerre, de la souveraineté (du pouvoir : elle fait et défait les rois). Rattachée à la planète Venus, elle est la déesse des désirs et non de la fertilité. Un mythe la montre descendre aux enfers pour ramener le printemps sur terre. Elle est donc la déesse des cycles, notamment celui des saisons. Pour aller plus loin :  « Aux origines de la danse des 7 voiles » 

Méroé – Allée bordée de colonnes portant des moutons – C.Ph : inconnu

Isis, épouse d’Osiris, mère d’Horus. Dans l’ancien empire égyptien (XXIVème siècle av.JC – à noter que les empires égyptiens ont eu des territoires parfois différents de l’actuel territoire égyptien) elle est une déesse funéraire. Puis elle devient dans certaines villes et sous certaines dynasties une déesse à la puissance universelle. Elle est l’héroïne de nombreux mythes.

Sekhmet, (Egypte antique) la face guerrière de Bastet. Bastet/Sekhmet serait une seule déesse avec deux faces. Sekhmet est représentée avec une tête de lion. Son nom signifie « la puissante. » Fille de Rê qui l’envoie punir les hommes qui se sont révoltés contre le dieu. Déesse de la puissance destructrice, mais également protectrice du foyer et déesse de la guérison. Les prêtres de Sekhmet sont réputés pour leur science vétérinaire.

Tanit, forme carthaginoise (Tunisie et pourtour méditerranéen, puissance commerciale ; en guerre avec Rome durant les guerres puniques) d’Astarté. Elle apparaît dans le roman de Flaubert Salammbô.

A savoir : dans l’antiquité, le service sacré des Temples est assuré par les membres de l’aristocratie ou des classes supérieures. Les danseuses attachées aux temples étaient probablement issues des classes fortunées et cultivées de la société. Par contre, le recrutement des danseuses « de divertissement » semble s’être fait principalement parmi les femmes issues des classes populaires. 

Egypte antique – Statue de Bastet – C.Ph: inconnu

Les personnages mythiques

Balkis, Reine de Saba (royaume antique qui se trouvait à cheval sur les territoires actuels du Yémen, d’Ethiopie et d’Arabie du sud) Elle est citée dans la Bible et le Coran sous d’autres noms. Néanmoins, le mythe d’Hiram dans lequel elle apparaît n’est pas propre aux monothéismes. Ce mythe se retrouve dans des conceptions spirituelles orientales aussi bien qu’européennes.

A Jérusalem, le Roi Salomon veut construire un temple sublime à la gloire de Dieu. Le roi de Tyr lui envoie alors un architecte génial et mystérieux : Hiram. Salomon courtise Balkis. Mais quand elle rencontre Hiram, Balkis en tombe amoureuse. Les deux amants décident de partir au Royaume de Saba dès que le temple sera terminé. Malheureusement, une fois le temple achevé, Hiram tombe dans un piège tendu par des ouvriers jaloux qui le torturent pour qu’il révèle le secret de la splendeur du temple. Hiram meurt sans dire un mot.

Elyssa, (Didon pour les romains, ce qui signifierait  « l’errante ») est une princesse phénicienne, fille du roi de Tyr et sœur de Pygmalion. A la mort de son père, une lutte fratricide la pousse à quitter son pays pour sauver sa vie. Elle prend la mer et accoste sur les rives de l’actuelle Tunisie. Le potentat local lui accorde des terres «autant qu’il peut en tenir dans la peau d’un bœuf ». Elyssa transforme alors la peau d’un bœuf en une fine cordelette avec laquelle elle trace le vaste territoire d’une ville : Carthage est fondée (814 av. JC). Il existe plusieurs versions de sa mort. L’une prétend qu’elle s’immola par le feu pour échapper au mariage avec Hiarbas, roi des Libyens, et demeurer ainsi fidèle à son mari précédemment assassiné par son frère. L’autre raconte qu’elle se poignarda après qu’Enée, auquel elle avait accordé son cœur, l’eut quittée. Divinisée, elle se confond alors avec Tanit.

Ruines à Byblos – C.Ph : inconnu

Salammbô. Héroïne du roman « historique » de Flaubert du même nom, Salammbô, fille d’Hamilcar Barca, dirigeant et général carthaginois, se consacre à Tanit pour sauver Carthage, menacée de destruction par les mercenaires barbares employés pour combattre les romains. Pour créer Salammbô, Flaubert s’est inspiré de Kuchouk-Hânem qu’il a vu danser à Esna durant son voyage en Egypte (1850). Pour aller plus loin : « Le serpent et la danseuse orientale » et « Kuchouk-Hânem : l’Immortelle » 

Salomé. L’historien romain Flavius Josèphe mentionne une princesse juive du 1er siècle du nom de Salomé dont la mère est Hérodiade. Le Nouveau Testament raconte qu’Hérode Antipas accorda à « une fille d’Hérodiade » la tête de Jean-Baptiste pour la remercier d’avoir dansé pour lui. Mais sans la nommer. Pourtant, il est admis dans le monde chrétien qu’il s’agit de Salomé. Cet épisode inspire de nombreux artistes, notamment au 19ème siècle. Certains commentateurs pensent que le mythe de Salomé n’est autre que la version monothéiste et misogyne de celui d’Inanna/Ishtar où la déesse porteuse de vie, de pouvoir, de désirs devient une tentatrice pilotée par une autre (c’est la mère de Salomé qui lui conseille de demander la vie de Jean-Baptiste) et porteuse de mort.

Egypte antique – Peinture dans une tombe – Chat et serpent – C.Ph : inconnu

Les lieux d’histoire

Babylone, capitale de la Mésopotamie méridionale autour de 1595 av. JC, elle devient petit à petit la ville la plus prestigieuse de son temps. Dès 1750 av. JC, elle est dotée d’un système juridique complexe contenu dans le Code d’Hammurabi (du nom du roi qui le commande), à ce jour le plus complet texte juridique connu de la Mésopotamie antique.  Elle connaît son apogée sous le règne de Nabuchodonosor II (605 – 562 av. JC) Il est le créateur des Jardins suspendus de Babylone, considérés comme une des merveilles du monde. Babylone signifie « Porte des Dieux » et la ville est un centre religieux en plus d’être une puissance économique et un haut lieu de culture.

Byblos, dans l’Antiquité, c’est le nom grec de la ville de Gebal située sur la côte méditerranéenne de l’actuel Liban.  Fondée en 5000 av. JC, c’est un carrefour commercial et culturel. S’y retrouvent de nombreuses influences, et notamment le culte d’Osiris et certaines pratiques funéraires égyptiennes.  On y fait le commerce de papyrus, de textile, de vin et de bois avec l’Egypte, la Mésopotamie, la Grèce et la Crète.  Splendide sous l’occupation romaine, son commerce décline fortement avec la conquête arabe. 

Royaume de Koush (Kerma), situé sur le territoire de l’actuel Soudan, dans la région appelée Nubie. Le Royaume de Koush fut annexé par l’Egypte vers 1500 av. JC, notamment pour s’emparer de l’or présent en abondance sur son territoire. Au VIIIème siècle av. JC un pouvoir indépendant se forme et réussit même, durant une courte période, à dominer l’Egypte. Mais il est défait et, au Vème siècle av. JC, il donne naissance à une nouvelle capitale Méroé à la culture très raffinée en lien avec les cultures grecque, romaine et perse. Certains pensent que les égyptiens prirent leurs connaissances au Royaume de Koush qui connaissait une perfection artistique dans de nombreux domaines. Le Sennahar (ou Sennaar) est également un ancien royaume de Nubie, mais plus tardif (XVIème siècle)

Pyramides de Méroé – C.Ph : inconnu

Les faux amis 😉

Almée, selon les sources disponibles, les almées sont, au XVIIIème siècle, des femmes savantes et des artistes versées dans le chant, la musique et la poésie. Le respect qu’elles imposent vient autant de leurs talents et de leurs connaissances que du fait qu’elles se produisent à visage couvert. Elles ne dansent pas – ou très occasionnellement. Au XIXème siècle, le terme commence à désigner des danseuses de haut niveau avant de rapidement désigner les danseuses en général y compris celles qui se prostituent.

Bayadère n’est pas un synonyme de « danseuse » mais désigne une danseuse hindoue sacrée.

Cléopâtre VII, appelée couramment Cléopâtre, n’est pas égyptienne mais grecque. Elle appartient à la dynastie lagide ou ptolémaïque, dont le fondateur est le général macédonien Ptolémée.  Se réclamant de la culture grecque,  elle est savante et polyglotte. Elle règne sur l’Egypte antique de 51 à 30 av. JC. Sa chute marque la fin de l’époque helléniste et ouvre la conquête de l’Egypte aux romains. Rien ne prouve qu’elle ait été belle ;  il semble que son pouvoir de séduction émanât de son esprit.

Odalisque n’est pas une concubine mais une esclave attachée au service du harem. Grosso modo, c’est une femme de chambre.

Bastet-Reproduction d’une statuette égyptienne- C.Ph : N.W.S.