A l’époque où le coït, sous toutes ses formes, fait sa réclame dans la production commerciale, et qu’il est difficile d’échapper à la leçon de choses, qualifiée de scène d’amour, dans les films et les séries, l’art et la culture du baiser sont considérés comme insignifiants, voire ignorés.
Pour les âmes épaisses, il est un préliminaire convenu et mineur. Pour les initiés, il est un Graal.
Lié aux premiers plaisirs de l’enfance, à la plénitude de la tétée, au rapprochement des battements de coeur et au contact des épidermes, il est une version de la morsure. D’ailleurs le Kama Soutra enseigne que « tous les endroits du corps qui peuvent être baisés sont aussi les endroits qui peuvent être mordus […] » … hors les yeux, cela s’entend 🙂
La particularité du baiser tient également au fait que, généralement, il est précédé et suivi du regard. Que les yeux se cherchent, s’accordent pour s’observer à tour de rôle ou se fixent, ils expriment les sentiments que le baiser scelle.
Et puis, il symbolise aussi bien la vie que la mort, voire l’éternité. Donné à la princesse endormie, il anime le corps et éveille la sensualité. Mais ce qu’il insuffle, il peut le reprendre. C’est le baiser de la Mort qui suspend le souffle à tout jamais. A moins que le baiser se fasse morsure, au quel cas, l’embrassé(e) change de nature, et erre pour l’éternité en s’abreuvant de sang.
Il est kiss en anglais, der Kuss en allemand, beso en espagnol et bacio en italien.
Il existe un grand nombre de baisers. Le Kama Soutra en répertorie quelques uns.
Le baiser nominal « lorsqu’une fille touche seulement la bouche de son amant avec la sienne, mais sans rien faire elle-même[…] ».
Le baiser palpitant « lorsqu’une fille […]veut toucher la lèvre qui presse sa bouche et, dans ce but fait mouvoir sa lèvre inférieure mais non la supérieure[…] » .
Le baiser touchant « lorsque la fille touche la lèvre de son amant avec sa langue ».
Je te laisse découvrir le baiser droit, le baiser penché, le baiser tourné, le baiser serrant … 😉
A ces formes variées, s’ajoute la diversité des endroits où porter les baisers. Les très classiques front, joues, gorge, seins, mais également les jointures des cuisses, des bras et le nombril.
Alors, en ces temps d’agonie des Lumières que sont l’Art, la Science et la Raison, tandis que les frimas s’annoncent et que les jours, ainsi que les esprits, rétrécissent, j’ai eu l’envie de faire un truc de fille, de plonger dans un océan de guimauve, de me noyer dans le vert tendre, le jaune poussin, le rose bonbon et le bleu layette: de (re)cueillir un bouquet de baisers 🙂
Si le cinéma n’égale pas le baume de l’imagination, il s’y trouvent tout de même quelques beaux baisers.
Parmi ces fleurs rares, j’ai entamé une récolte. Elle grandira peut-être au fil des jours et de mes envies.
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