L’esprit mercantile qui anime la plupart des acteurs de la danse orientale semble assez néfaste. Certes, il peut conduire à une certaine inventivité en stimulant l’apparition de nouveaux styles et de nouveaux produits, dont les danseurs eux-mêmes, mais il aboutit surtout à favoriser une production à la chaîne au bénéfice des meilleurs gestionnaires.
Tout en désapprouvant le marché de la danse orientale, je lui reconnais le mérite d’avoir créé l’environnement nécessaire à la survivance et au renouvellement, pas toujours pour le meilleur, de cette gestuelle. Le monde « culturel », empêtré dans des préjugés, inconscient de son ethnocentrisme, est fermé à la danse orientale. Il ne peut l’envisager que sous l’angle de la tradition ou du métissage. Considérer la danse orientale comme une technique physique permettant l’expression d’états de corps dans le présent semble impossible. Le fait qu’elle soit une danse érotique féminine ajoute un obstacle quasi insurmontable à sa qualification d’art par les mandarins qui règnent sur l’espace culturel occidental.
Si la danse orientale grappille quelques subventions, les scènes prestigieuses lui sont inaccessibles. Cette absence de débouchés empêche la rencontre de la danse orientale avec les réflexions et les processus artistiques de son siècle. Interdite de sortir des clichés hérités de la période coloniale puis du cinéma égyptien, elle est bornée par des objectifs de performance et de lucre.
Cette ambiance encourage la recherche du moindre profit. Et tous s’y jettent sans hésitations. Continuer la lecture de « 4€90 »