Black Swan

C.Ph : Twentieth Century Fox

Sorti en 2010, Black Swan de Daren Aronofsky est un film sur la folie, dans la même veine que Qu’est-il arrivé à Baby Jane ? et Rosemary’s baby, mais en beaucoup moins talentueux.

L’histoire met en scène une danseuse et son double maléfique qui prend possession de son esprit à l’occasion de la création et de la représentation du ballet Le Lac des Cygnes (version Bolchoï).

Au commencement, Aronofsky souhaitait réaliser un film sur le sujet du double. Il s’est rendu à une représentation du Lac des Cygnes après avoir lu Le Double de Dostoïevski et l’idée a germé d’utiliser le cadre du ballet classique pour raconter son histoire.

Black Swan n’est donc pas un film sur la danse et cela se voit. Outre des effets spéciaux assez moches, les scènes dansées font l’objet de prises sans relief, sans discernement et sans amour. J’ai eu l’impression que Black Swan était l’antithèse des Chaussons Rouges de Michael Powell et Emeric Pressburger. Continuer la lecture de « Black Swan »

Salle de danse

Une salle de danse, également appelée studio, est une pièce aménagée d’un parquet, de miroirs, au moins sur un de ses côtés, et éventuellement de barres fixées aux murs. En tant que lieu recevant du public, elle doit répondre à tout un tas de réglementations.

Certaines salles de danse appartiennent à des personnes privées, comme des associations, des sociétés civiles immobilières ou des particuliers. Dans ce cas, les frais d’entretien, d’éclairage et de chauffage ainsi que les taxes sont couverts par le montant des loyers payés par les professeurs locataires ou/et par les revenus issus des inscriptions aux cours.

D’autres appartiennent à la commune. Dans ce cas, les charges sont financées par les impôts, l’idée étant que les habitants bénéficient d’un accès facilité à des activités culturelles et sportives sur le territoire de leur commune. J’attire l’attention des danseuses et des futures danseuses sur ce point : les tarifs attractifs proposés par certaines professeures sont généralement dus au fait qu’elles n’ont pas de loyer à régler.

La France souffre d’une pénurie de salles de danse et notamment de salles de danse publiques. Continuer la lecture de « Salle de danse »

4€90

L’esprit mercantile qui anime la plupart des acteurs de la danse orientale semble assez néfaste. Certes, il peut conduire à une certaine inventivité en stimulant l’apparition de nouveaux styles et de nouveaux produits, dont les danseurs eux-mêmes, mais il aboutit surtout à favoriser une production à la chaîne au bénéfice des meilleurs gestionnaires.

Tout en désapprouvant le marché de la danse orientale, je lui reconnais le mérite d’avoir créé l’environnement nécessaire à la survivance et au renouvellement, pas toujours pour le meilleur, de cette gestuelle.  Le monde « culturel », empêtré dans des préjugés, inconscient de son ethnocentrisme, est fermé à la danse orientale. Il ne peut l’envisager que sous l’angle de la tradition ou du métissage. Considérer la danse orientale comme une technique physique permettant l’expression d’états de corps dans le présent semble impossible. Le fait qu’elle soit une danse érotique féminine ajoute un obstacle quasi insurmontable à sa qualification d’art par les mandarins qui règnent sur l’espace culturel occidental.

Si la danse orientale grappille quelques subventions, les scènes prestigieuses lui sont inaccessibles. Cette absence de débouchés empêche la rencontre de la danse orientale avec les réflexions et les processus artistiques de son siècle. Interdite de sortir des clichés hérités de la période coloniale puis du cinéma égyptien, elle est bornée par des objectifs de performance et de lucre.

Cette ambiance encourage la recherche du moindre profit. Et tous s’y jettent sans hésitations. Continuer la lecture de « 4€90 »