En 1935, les studios Misr, fondés par la banque du même nom, voient le jour au Caire. C’est entre ces murs que la plupart des films égyptiens de la période dite « de l’âge d’or » (1940/1955) sont tournés.
Il s’agit majoritairement de comédies et d’intrigues sentimentales destinées à distraire un public populaire et féru de cinéma. Les scenarii visent à mettre en valeur les interprètes connus qui sont parfois associés à la production.
Dans ce contexte, les danseuses orientales sont très souvent employées pour apparaître dans des scènes où la danse est présentée comme un divertissement très agréable – voire exotique – pour les publics européen et américain.
C’est à ce moment que l’image de la danseuse orientale va définitivement se figer dans celle d’une séductrice jouant sur tous les registres allant de la femme enfant à la vamp. Son seul but est de plaire et de distraire. Majoritairement masculin, son public est subjugué mais il ne prend pas cette émotion au sérieux.
La danse n’est pas présentée comme un art. Tandis qu’à la même époque, la danse européenne traverse de grands changements qui mettent l’accent sur ses capacités à exprimer des états de corps et des états d’âme, le cinéma diffuse une image de la danse orientale qui la limite à un divertissement.
Cette vision arrêtée est celle qui demeure dans bien des esprits. Elle ne correspond pas à ce qu’est la danse orientale en considérant ses origines et sa pratique au fil des civilisations. Aux 18ème et 19ème siècles, les voyageurs revenus du Moyen-Orient témoignent d’une grande différence de personnalités entre les danseuses. Certains sont frappés par le détachement qu’elles ont vis-à-vis de leur public et par l’intériorité de leur danse. Pour aller plus loin : La danse orientale vue par…
Actuellement, la danse orientale s’appuie sur une technique de haut niveau. Mais si elle ne renoue pas avec ses sources et son intériorité, elle reste cantonnée dans les clichés charmants qu’illustre bien cette vidéo 🙂