Blessure et danse, continuer en faisant autrement

Crédit photo : TOMA Studio

La « sagesse populaire » de nos jours incarnée par les vignettes Facebook, qui diffusent des phrases toutes faites attribuées à des auteurs qui n’ont, généralement, jamais écrit ou dit cela, affirme que ce qui ne tue pas rend plus fort.

C’est faux. Ce qui ne tue pas blesse.

L’enjeu est de continuer en faisant autrement.

Après ma maîtrise de droit, j’étais reçue en cycle de recherches d’histoire du droit et à la préparation à l’entrée à l’institut régional d’administration. Ces deux opportunités me laissaient dans l’indécision. D’autant que la danse orientale, que je pratiquais professionnellement depuis deux ans, était déjà toute ma vie. Mais le récit majoritaire ne plaidait pas en sa faveur. Sécurité, sécurité …

Je m’ouvrais de ce dilemme à ma mentor et costumière, Rita. Elle eut cette réponse nette et courte : « Tu ne te mettras pas à la danse à 40 ans. Une carrière universitaire, cela se reprend. »

Et je fus, et je suis, danseuse orientale.

Crédit photo : TOMA Studio

Danser et vieillir ne me semble pas un obstacle. Vieillir est une discipline. Il suffit de ne pas sombrer dans le triptyque petit bourgeois blé – bouffe – baise. Je l’ai toujours trouvé lamentable, je suis protégée.

Mais j’avoue que je n’avais jamais pensé que je puisse être blessée au point de devoir arrêter de danser. D’ailleurs, il valait mieux que je n’y pensasse pas, car l’idée de devoir me résigner à une « vie normale » était terrifiante. La chute fut autant physique que psychique.

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