Nombril

Crédit photo : Pierre Marcel

Il fut « umbilicus », puis « umbiliculus », transformé en  « lonblil », modifié en « nomblil » et devenu « nombril » en français, « navel » en anglais, « ombligo » en espagnol, « nabel » en allemand et « ombelico » en italien.

La censure hollywoodienne le bannit des écrans dans les années 30. Le bikini lui offre une visibilité, mais il faut attendre les années 70 pour qu’il acquiert une respectabilité…toute relative.

Cette cicatrice qui nous rattache au monde animal des mammifères placentaires est reliée aux parois latérales du petit bassin qui se trouve délimité par la cavité abdominale en haut, le périnée en bas et les hanches sur les côtés. Ce petit bassin est l’arche où se côtoient l’argile et les boues humaines : il abrite l’appareil reproducteur, l’appareil digestif et l’appareil urinaire.

Dans les monothéismes, cette contiguïté dans le bas ventre de l’homme de la vie et de la mort contrarie beaucoup. L’anatomie dément les dogmes selon lesquels l’espèce humaine serait une création particulière, plus proche du monde céleste que du règne animal.

Cette marque d’appartenance de l’humain à la nature, et particulièrement à sa manifestation femelle, est aussi une empreinte qui différencie chacun de nous. Tous les nombrils sont uniques. De telle sorte que cette signature personnelle symbolise à la fois notre lien avec l’indifférenciation des générations et des espèces et notre individualité issue de nos héritages et de nos aptitudes.

Le nombril est donc notre attache avec l’infiniment universel et l’infiniment intime.

Il n’est donc pas surprenant qu’il soit au cœur de la danse orientale qui célèbre les unions et les séparations nécessaires au cycle de la vie à travers les états de conscience de la danseuse. Continuer la lecture de « Nombril »