1°) Les cheveux longs sont créatifs :
Certes, ma collègue arbore une coupe courte hyper structurée qui lui donne un air espiègle. Et presque tous les matins, tandis que mon petit dernier cherche désespérément ses affaires de classe, je me dis que je vais les couper moi aussi. Mais…. je laisse retomber mes bras et découvre le chignon flou, sur lequel je m’échine depuis plus de 30 minutes ! Il est tout pareil à celui sur lequel j’ai flashé dans un magazine féminin. Alors, je me dis que je ne vais pas les couper tout de suite ! Trop bien de pouvoir passer de la queue de cheval, au chignon strict, au chignon, flou, à la tresse, aux couettes…et tant pis si je suis en retard le matin !
2°) Les cheveux longs sont d’excellents anxiolytiques :
Je suis en réunion. Chacun s’observe et attend ce qui va se passer. Les uns se retiennent pour ne pas se ronger les ongles, ou, pire, s’arracher les petites peaux autours. Les autres jouent avec leur stylo, qui leurs échappe, et tombe avec un bruit d’explosion sur le plancher flottant. Pendant ce temps, je lisse discrètement une mèche de cheveux qui se balance mollement au-dessus de mon épaule. Mon geste est naturel, peut-être infantile, mais silencieux et rassurant.
3°) Les cheveux longs sont des amis intimes :
Quand je remue la tête au fil de mes discussions, mes cheveux reflètent mes mouvements. Ma main trouve leur douceur quand je les caresse pour réfléchir. Je les laisse flotter devant mon visage quand le vent joue avec eux au bord de l’océan. J’emprisonne leur sensualité dans une coiffure serrée quand je suis d’humeur réservée. Je les laisse s’étaler mollement sur les oreillers quand je me couche. Puis m’endors dans leur parfum.
4°) Les cheveux longs sont plus économiques :
Certes, j’achète des litres de shampoing et d’après shampoing. Mais cela coûte toujours moins cher que les deux heures mensuelles passées chez le coiffeur. Evidemment, je prends soin d’installer de petites grilles, en plastique ou en fer, sur l’évacuation de la douche. Sinon, la facture du plombier, sur les doigts duquel se perche une boulette répugnante, coulante d’eau et de vieux savons, est plutôt salée. Et j’ai le vertige en rédigeant son chèque tandis qu’il me dit : « C’est quand vous vous lavez les cheveux, vous bouchez le siphon. »
5°) Les cheveux longs sont poétiques :
« Longtemps ! toujours ! ma main dans ta crinière lourde
Sèmera le rubis, la perle et le saphir,
Afin qu’à mon désir tu ne sois jamais sourde !
N’es-tu pas l’oasis où je rêve, et la gourde
Où je hume à longs traits le vin du souvenir ? »
Extrait, Baudelaire, La Chevelure
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