Séance photos

« Convoquer des états de corps, éveiller des émotions. »

Certaines des photos qui illustrent les billets de ce blog ont été prises par des spectateurs qui me les ont données. Je les aime beaucoup parce qu’elles témoignent d’un moment où un regard a rencontré ma danse.

La danse pose la question de ce que nous donnons à voir. Je n’aime pas les photos de danse orientale qui sont en fait des photos posées. Je ressens très clairement que la danse est absente, et que la danseuse a voulu donner une image d’elle, et non de la danse.

Photographier la danse est un vrai défi. Il faut derrière l’objectif une personne qui maîtrise la technique photographique, et qui possède également la sensibilité nécessaire pour transformer en image l’âme du mouvement.

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Gare centrale, de Youssef Chahine

« Kenaoui incarne l’une des vérités fondamentales de l’espèce humaine : l’amour terrestre n’est pas inconditionnel. »

Depuis qu’elle est arrivée en Europe, à l’occasion des expositions universelles du milieu du 19ème siècle, la danse orientale peine à se défaire de l’étiquette de danse exotique. Cette qualification serait exacte si le terme « exotique » désignait, comme sa racine grecque, ce qui est extérieur au locuteur, ce qui est étranger à son environnement. Mais tel n’est pas le cas, puisque l’adjectif « exotique » est plus souvent employé pour qualifier ce qui n’est pas occidental, ce qui est dépaysant, voire ce qui est barbare, archaïque et atemporel. Dès lors, il s’agit moins de marquer un éloignement entre les codes occidentaux et les codes de la danse orientale, que de lui appliquer un jugement de valeur, et de la cantonner dans un univers imaginaire et figé.

Pourtant, la danse orientale est vivante, elle est dansée par des femmes réelles (et non des déesses descendues sur terre pour trouver le bonheur dans les bras de prince conquérants mais gentils quand même … 😉  ) et elle évolue au fil des civilisations.

Le cinéma est un élément incontournable de la civilisation égyptienne du 20ème siècle, et les films témoignent de la société dans laquelle la danse orientale s’est transmise.

Considéré comme un des plus grands metteurs en scène mondiaux, à mon avis à très juste titre, Youssef Chahine tourne « Gare centrale » en 1958. Le film est très mal accueilli. Il rend compte des réalités quotidiennes et de leur contexte social, et aborde la question de la frustration affective.

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Danseuse orientale dans un restaurant : 5 astuces pour un succès garanti !

"Faire aimer au plus grand nombre une prestation de danse orientale dans un restaurant."
« Faire aimer au plus grand nombre une prestation de danse orientale dans un restaurant. »

La danse orientale apparaît en Europe à l’occasion des expositions universelles, puis dans les music-halls, où elle est souvent présentée à l’entracte, ou en fin de spectacle, dans de petits espaces à l’atmosphère intimiste qui lui sont réservés. La danse orientale dans les restaurants est un divertissement relativement récent.

A cela s’ajoute le fait qu’en Europe, la scène est l’espace réservé à la danse.  Donc, les gens qui viennent dîner ne sont pas dans l’esprit d’assister à un spectacle artistique. Ils peuvent être fatigués, aspirer à se détendre autour de mets délicats, ou avoir le projet d’aborder à l’occasion de cette sortie un sujet important qui leur tient à cœur…

Voici quelques astuces pour faire aimer au plus grand nombre une prestation de danse orientale dans un restaurant. Continuer la lecture de « Danseuse orientale dans un restaurant : 5 astuces pour un succès garanti ! »

4 Raisons POUR les danseuses orientales dans les restaurants

"L’improvisation et l'interaction avec le public ajoutent l’imprévisible et l’aléatoire à la représentation, et composent une œuvre éphémère et unique. "
« L’improvisation et l’interaction avec le public ajoutent l’imprévisible et l’aléatoire à la représentation. Elles composent ainsi une œuvre éphémère et unique. »

Depuis des siècles, la danse orientale est une danse de divertissement. Dans les appartements des femmes, devant les cafés ou les maisons, plus tard dans les cabarets et dans les hôtels, pour les fêtes de familles ou les célébrations collectives, les danseuses sont engagées pour faire passer agréablement le temps.

Voici mes 4 bonnes raisons d’apprécier les danseuses orientales dans les restaurants.

J’ai débuté ma carrière dans les restaurants

Je vous ai raconté le souvenir magique que j’ai de la toute première fois où j’ai dansé dans un restaurant. Bien entendu, j’avais participé à des galas. Mais je n’avais jamais dansé dans ce contexte où le public est physiquement proche mais psychologiquement éloigné des codes esthétiques d’un spectacle de danse. Toutefois, j’ai rapidement découvert que danser dans un lieu qui n’est pas destiné à cela ouvre des possibilités d’enrichissements techniques et artistiques, à condition d’être à l’écoute.  Techniquement, cela demande de s’adapter à l’espace, mais aussi d’inventer de nouveaux points de vue qui mettent en valeur la gestuelle. Artistiquement, l’attention favorable de certaines tables et l’indifférence d’autres, donne l’occasion de traverser différentes émotions et d’expérimenter spontanément le partage ou la distance. C’est pour être disponible à ces émotions contrastées que j’ai toujours improvisé. Communiquer avec les tables, qu’elles soient bienveillantes ou hostiles, est la clef pour que la prestation ne paraisse pas artificielle et sans âme.

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La danse orientale vue par Rodolphe Darzens

 

"C’est dans les expositions universelles que les danses dites exotiques ont fait leur apparition en Europe."
« C’est dans les expositions universelles que les danses dites exotiques ont fait leur apparition en Europe. »

Journaliste, poète et grand admirateur de Rimbaud dont il entreprit de reconstituer la vie et de rassembler les écrits à une époque où Rimbaud n’était pas encore à la mode, Rodolphe Darzens assiste, en 1889, à une représentation de danse orientale. Il est alors l’un des nombreux visiteurs de l’exposition universelle de Paris. A cette occasion, une rue du Caire est reconstituée, au fond de laquelle un café égyptien est aménagé. C’est dans ce contexte marqué par une vision orientaliste et mercantile de la culture égyptienne que les européens découvrent la danse orientale, alors appelée couramment danse du ventre.

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