Une salle de danse, également appelée studio, est une pièce aménagée d’un parquet, de miroirs, au moins sur un de ses côtés, et éventuellement de barres fixées aux murs. En tant que lieu recevant du public, elle doit répondre à tout un tas de réglementations.
Certaines salles de danse appartiennent à des personnes privées, comme des associations, des sociétés civiles immobilières ou des particuliers. Dans ce cas, les frais d’entretien, d’éclairage et de chauffage ainsi que les taxes sont couverts par le montant des loyers payés par les professeurs locataires ou/et par les revenus issus des inscriptions aux cours.
D’autres appartiennent à la commune. Dans ce cas, les charges sont financées par les impôts, l’idée étant que les habitants bénéficient d’un accès facilité à des activités culturelles et sportives sur le territoire de leur commune. J’attire l’attention des danseuses et des futures danseuses sur ce point : les tarifs attractifs proposés par certaines professeures sont généralement dus au fait qu’elles n’ont pas de loyer à régler.
La France souffre d’une pénurie de salles de danse et notamment de salles de danse publiques.
En effet, bien souvent, ces salles hébergent les activités périscolaires, les cours de gymnastique, de yoga et de zumba en plus des cours de danse. Dès lors, obtenir un créneau horaire dans l’une d’elles relève de l’exploit.
Fort logiquement, chaque commune accorde l’occupation de ses salles à titre gratuit exclusivement aux associations domiciliées sur son territoire. En retour, on pourrait penser que ces associations s’attachent à offrir aux habitants le plus large éventail d’activités. En effet, certaines organisent des cours très variés et s’ouvrent aux partenariats. Mais ce comportement civique et exemplaire est loin d’être la règle, et les habitants sont parfois privés d’activités nouvelles qui auraient pu voir le jour si une collaboration avait été établie.
Comme il y a peu de salles de danse publiques et seulement 12 heures ouvrées dans une journée, les communes privilégient les associations qui comptent le plus de membres. Là encore, c’est logique. L’inconvénient est que les nouvelles associations développent difficilement leurs activités puisqu’elles n’ont pas accès – ou un accès restreint – aux salles et donc peu…de membres. C’est le serpent qui se mord la queue 😛
C’est certainement un casse-tête éprouvant pour les communes que la question des plannings des salles de danse. A tel point qu’une employée à laquelle je présentais ma demande s’est écriée : « Ah non ! Pas encore une nouvelle association ! »
La solution serait d’investir dans la création de studios de danse. Ce pourrait être des constructions modulaires, faciles à mettre en place à un coût raisonnable pour la collectivité. L’utile serait de multiplier les petites installations et de favoriser l’essentiel plutôt que le prestigieux.
Certes, j’ai bien conscience qu’alors qu’il manque des places en crèche, en hôpital et en Ehpad, l’urgence n’est pas aux salles de danse. Toutefois, la danse n’est-elle pas « le point focal, le lieu incandescent, à partir duquel tout a rayonné et s’est différencié, en rythmes musicaux, en valeurs plastiques du mouvement, donc en peintures, sculptures, écritures, en ces manifestations énigmatiques de la vie qui n’appartiennent qu’à l’humain ? » *
Peut-on envisager une civilisation où la danse serait l’avantage exclusif de quelques uns ?
* Pierre Legendre, « La passion d’être un autre – Etude pour la danse »