Danser en France en 2020

Crédit photo : Patrice Bucher

La culture peut se définir comme une innovation individuelle adoptée par la société et les moyens mis en œuvre pour sa transmission. Les récentes avancées de l’éthologie établissent que bien des comportements autrefois qualifiés de « naturels » seraient en fait « culturels ».

L’anthropologie de son côté démontre que les sociétés humaines s’organisent autour des réponses qu’elles apportent  à ces trois questions : qu’est-ce qui est Beau, qu’est-ce qui est Juste, qu’est-ce qui est Sacré. Les réponses apportées sont arbitraires. L’important est qu’elles fassent consensus au sein de la société et qu’elles permettent d’établir les règles qui vont créer les conditions matérielles et spirituelles d’existence.

En France, en matière de danse, les critères de la Beauté sont le travail des jambes, le brillant de la technique, la puissance, la mixité (quoique souvent chaque sexe ait des pas et des rôles bien déterminés), la représentation sur scène et la nécessité d’un récit ou, plus récemment, le développement d’un concept.

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Choisir ton cours de danse orientale

C. Ph : Patrice Bucher

Dans l’offre toujours croissante des activités qui te sont proposées, cette année, tu as choisi la danse orientale. Je m’en réjouis et j’espère que cette discipline te portera aussi loin qu’elle le fait pour moi. Voici quelques pistes pour choisir ton cours – ou tes cours – en pleine connaissance de cause 🙂

A la recherche de la puissance féminine oubliée

Les sources sont rares quant aux origines de la gestuelle que nous appelons danse orientale. Toutefois, il semble qu’elle soit apparue dans l’antiquité, sur les territoires qui appartiennent actuellement à l’Irak, la Syrie et l’Egypte. Héritière des danses d’extase par lesquelles les danseurs sollicitent l’aide des forces supérieures pour l’accroissement et le développement du groupe social, sa forme la plus accomplie serait celle qui était dansée dans les temples.

Les danseuses étaient alors au service d’un culte et leur statut pourrait avoir été proche de celui des prêtresses, lesquelles étaient des lettrées en charge à la fois de la gestion quotidienne des propriétés terriennes (souvent immenses) du temple et de la continuité de l’identité spirituelle malgré les nombreux et violents changements de dynasties.

Leur prestige était si grand que Sargon d’Akkad (2330-2285 av.JC), chef de guerre et fondateur de l’empire d’Akkad , se prétendait le fils d’une grande prêtresse et de père inconnu. Il nomma sa fille En-heduanna grande prêtresse du dieu Nanna dans la ville d’Ur.

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Black Swan

C.Ph : Twentieth Century Fox

Sorti en 2010, Black Swan de Daren Aronofsky est un film sur la folie, dans la même veine que Qu’est-il arrivé à Baby Jane ? et Rosemary’s baby, mais en beaucoup moins talentueux.

L’histoire met en scène une danseuse et son double maléfique qui prend possession de son esprit à l’occasion de la création et de la représentation du ballet Le Lac des Cygnes (version Bolchoï).

Au commencement, Aronofsky souhaitait réaliser un film sur le sujet du double. Il s’est rendu à une représentation du Lac des Cygnes après avoir lu Le Double de Dostoïevski et l’idée a germé d’utiliser le cadre du ballet classique pour raconter son histoire.

Black Swan n’est donc pas un film sur la danse et cela se voit. Outre des effets spéciaux assez moches, les scènes dansées font l’objet de prises sans relief, sans discernement et sans amour. J’ai eu l’impression que Black Swan était l’antithèse des Chaussons Rouges de Michael Powell et Emeric Pressburger. Continuer la lecture de « Black Swan »

Petit inventaire des pas et mouvements de danse orientale, à l’intention des studieuses

C.Ph : Patrice Bucher

Quand la saison des cours de danse orientale touche à sa fin, cela peut être amusant et instructif de faire l’inventaire de tes acquis.

De plus, tu constateras que cette liste sera très utile quand tu auras envie de créer une chorégraphie. En effet, j’ai observé que l’inspiration et la musique ne suffisent pas à coup sûr à faire naître l’enchaînement le plus abouti. Il faut encore que ton esprit te propose tous les outils dont tu disposes, et comme ce n’est pas un ordinateur, tu n’es pas à l’abri des oublis, ni de t’enfermer inconsciemment dans l’utilisation des mêmes pas et des mêmes mouvements … d’où l’intérêt d’avoir un inventaire 🙂

Oui, mais…tu me diras qu’en dehors de quelques pas nommés en anglais, beaucoup sont désignés par des noms différents selon la professeure. Dans ces circonstances, comment établir et mettre à jour ton inventaire ? En suivant ton goût ! 😉 Choisis le nom qui te plaît, qui te parle le plus, et conserve-le pour la totalité de ton document. Continuer la lecture de « Petit inventaire des pas et mouvements de danse orientale, à l’intention des studieuses »

Petit lexique du Moyen-Orient antique, à l’intention des rêveuses

Babylone – La Porte d’Ishtar « Ishtar est victorieuse de ses ennemis. » – C.Ph: inconnu

Déesses, personnages mythiques et lieux d’histoire.

Les déesses

Astarté chez les Phéniciens (à peu près l’actuel Liban) déesse à la fois de l’amour et de la fertilité, à la fois vierge et mère, parfois présentant un caractère belliqueux.

Bastet, déesse de la joie du foyer, de la chaleur du soleil, de l’énergie charnelle et de l’amour, protectrice des femmes enceintes et des enfants. Elle est représentée sous des traits félins. D’abord célébrée dans la ville de Bubastis (Egypte antique) dans un temple dont la beauté a été remarquée par Hérodote, son culte se développe dans tout le pays à compter de 2374 av. JC. Pour aller plus loin : « Le chat et la danseuse orientale »

Inanna chez les sumériens puis Ishtar chez les akkadiens en Mésopotamie (région entre les fleuves Tigre et Euphrate, principalement sur le territoire de l’actuel Irak) Déesse tutélaire (protectrice) de nombreuses villes/états. Elle est la déesse de l’amour, des changements d’état, de la guerre, de la souveraineté (du pouvoir : elle fait et défait les rois). Rattachée à la planète Venus, elle est la déesse des désirs et non de la fertilité. Un mythe la montre descendre aux enfers pour ramener le printemps sur terre. Elle est donc la déesse des cycles, notamment celui des saisons. Pour aller plus loin :  « Aux origines de la danse des 7 voiles »  Continuer la lecture de « Petit lexique du Moyen-Orient antique, à l’intention des rêveuses »