Harems, mythe et réalité – Altan Gokalp

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Je poursuis mon voyage à travers les différents contextes socioculturels dans lesquels la danse orientale s’est développée et a été conservée.

Le harem est un concept universel. Dans les civilisations où il n’existe qu’à l’état de phantasme, il est rêvé comme un jardin voué aux plaisirs charnels, un lieu où la sensualité des femmes s’épanouit à l’abri des contingences matérielles afin de satisfaire les désirs de leur propriétaire. En résumé, rien de plus qu’une maison close réservée à l’usage d’un seul client.

Dans la réalité, les choses sont un peu différentes. La vocation du harem est d’assurer la descendance masculine de celui qui le possède. Quelle que soit la civilisation dans laquelle il est établi, quelle que soit la richesse de son propriétaire, la vie au harem est soumise à des lois et à une hiérarchie stricte qui permettent d’assurer sa fonction lignagère.

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Gare centrale, de Youssef Chahine

« Kenaoui incarne l’une des vérités fondamentales de l’espèce humaine : l’amour terrestre n’est pas inconditionnel. »

Depuis qu’elle est arrivée en Europe, à l’occasion des expositions universelles du milieu du 19ème siècle, la danse orientale peine à se défaire de l’étiquette de danse exotique. Cette qualification serait exacte si le terme « exotique » désignait, comme sa racine grecque, ce qui est extérieur au locuteur, ce qui est étranger à son environnement. Mais tel n’est pas le cas, puisque l’adjectif « exotique » est plus souvent employé pour qualifier ce qui n’est pas occidental, ce qui est dépaysant, voire ce qui est barbare, archaïque et atemporel. Dès lors, il s’agit moins de marquer un éloignement entre les codes occidentaux et les codes de la danse orientale, que de lui appliquer un jugement de valeur, et de la cantonner dans un univers imaginaire et figé.

Pourtant, la danse orientale est vivante, elle est dansée par des femmes réelles (et non des déesses descendues sur terre pour trouver le bonheur dans les bras de prince conquérants mais gentils quand même … 😉  ) et elle évolue au fil des civilisations.

Le cinéma est un élément incontournable de la civilisation égyptienne du 20ème siècle, et les films témoignent de la société dans laquelle la danse orientale s’est transmise.

Considéré comme un des plus grands metteurs en scène mondiaux, à mon avis à très juste titre, Youssef Chahine tourne « Gare centrale » en 1958. Le film est très mal accueilli. Il rend compte des réalités quotidiennes et de leur contexte social, et aborde la question de la frustration affective.

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Kuchouk-Hânem : l’Immortelle

"Sereine, grande, splendide."
« Sereine, grande, splendide. »

Kuchouk-Hânem est l’une des rares danseuses orientales du 19èmesiècle dont le nom nous soit parvenu. Généralement, les carnets de voyage des différents auteurs font état de danseuses anonymes. Mais Kuchouk-Hânem jouit d’une célébrité qui la fait particulièrement rechercher par les voyageurs de l’époque.

Elle n’est pas la meilleure danseuse de son temps, comme le constate Flaubert, qui préfère de beaucoup la danse d’Hassan El Bilbesi et d’Azizeh. Mais il semble que son charisme et sa présence soient exceptionnels. Ils fascinent les occidentaux auxquels elle vend ses charmes.

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Badia Masabni : la Civilisatrice

L'amour du chant, de la danse, du théâtre et de la réussite.
« L’amour du chant, de la danse, du théâtre et de la réussite »

La gare du Caire. Deux femmes arpentent le quai. Toutes deux déterminées. Pour la mère, à ramener sa fille à Damas. Pour la fille, à échapper au contrôle de sa mère, afin de rejoindre une troupe de théâtre itinérant qui part en tournée d’été à Saïd, dans la Haute-Egypte. Et rien ne se mettra entre elle et le premier rôle conséquent qu’on vient de lui proposer. Alors que le train entre en gare, Badia s’enfuit à toutes jambes pour rejoindre son destin.

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