Prêtresses en Mésopotamie

Crédit photo : Patrice Bucher

En Mésopotamie, région entre les fleuves Tigre et Euphrate, principalement sur le territoire de l’actuel Irak, les femmes assument de hautes fonctions religieuses.

Les civilisations qui s’ajoutent et se succèdent sur ce territoire sont marquées par un haut degré de raffinement, qui se manifeste, notamment, par l’invention de l’écriture cunéiforme à Uruk en 3300 avant JC.

Les temples sont les demeures des dieux qui vivent sur terre. Les satisfaire est le destin de l’humanité. Les temples sont des centres économiques et administratifs. Des actes juridiques y sont rédigés et conservés, les surplus de la production agricole, améliorée par les nouvelles techniques d’irrigation, y sont conservés, comptabilisés, distribués, des animaux de rente y sont abattus, des étoffes y sont tissées, des prêts y sont accordés…

Toutes ces tâches emploient des hommes libres maîtrisant des savoir faire et des esclaves.

Aux membres des classes privilégiées les hautes fonctions religieuses qui permettent l’accès au saint des saints, le Naos, le lieu le plus reculé où vit le dieu. Lieu dont l’entrée est absolument interdite au commun des mortels.

Car au contraire des cultes monothéistes, les rituels ne sont pas publics. Ils se déroulent rien que pour les yeux des différentes catégories de prêtres qui officient dans l’intimité des dieux qu’ils réveillent, lavent, habillent, nourrissent et, parfois, réjouissent de leurs orgies.

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Madame de Tourvel, l’incandescente

Meg Tilly

L’été se prête à la lecture de polars et de romans de plage insipides. Si tu es tentée par une expérience plus intense, « Les Liaisons dangereuses » pourraient te plaire.

C’est une histoire de manipulation. Et d’une femme amoureuse qui en meurt. Sujet intemporel s’il en est.

« Les Liaisons dangereuses », roman épistolaire publié en 1779 par Choderlos de Laclos est, selon moi, un chef d’oeuvre inégalé.

Notre époque inculte aime voir dans Cécile de Volanges une victime et dans la Marquise de Merteuil une précurseur de l’égalité entre les sexes.

La vérité est que Cécile est vulnérable parce qu’elle est naturellement dépourvue de tout frein à son désir de satisfactions immédiates. Quant à la Marquise, elle explique clairement dans la lettre 81, que ce qui lui importe est de ne pas perdre, à défaut de gagner. Cela fait d’elle un outil parfait de domination brutale. De nos jours, la première pourrait être influenceuse, la seconde membre du conseil d’administration d’une multinationale.

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5 raisons pour (re)commencer la danse orientale*

*Avertissement : cet article contient de l’humour 😉

Les vacances sont arrivées et te voilà en contemplation devant une baie marine ou devant des cimes enneigées, voire devant les abdominaux de ton homme qui sort de la douche…

Et soudain, la question te traverse l’esprit (association d’idées ou pas …) : « Et si je commençais (ou recommençais) la danse orientale ? Et quelles seraient les bonnes raisons pour mettre cette discipline à mon agenda ? »

En voici cinq, pas forcément politiquement correctes.

La danse orientale est une discipline pluri millénaire dont les sources sont diverses et antiques. Il est vraisemblable que s’allient en elle des techniques venues d’Asie et d’Afrique.

Elle est née dans des civilisations où la jouissance des Hommes mise en scène durant les rituels est considérée comme une offrande aux dieux qu’il convient de satisfaire pour préserver l’équilibre du monde et du cosmos.

Elle est alors un entraînement de la danseuse à sa propre volupté. D’où sa technique fondée sur la courbe, la répétition, l’intensité et la précision. A ses traits distinctifs s’ajoute l’emploi de toutes les parties du corps, y compris l’abdomen, le bassin et le pelvis, l’objectif de la soliste étant de prendre plaisir aux mouvements qu’elle accomplit selon son désir.

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Danse orientale et Occident

Crédit photo : Pierre Marcel

La danse révèle le récit civilisationnel dans lequel elle est pratiquée. Ainsi, les danses autorisées et considérées comme « honnêtes »* en Occident, sont les danses où le corps en pénitence est redressé par sa quête de sens.

La danse en Occident est forcément celle d’un corps « sale », divisé, en quête d’âme.

L’Occident a savamment développé les gestuelles qui interdisent au corps de parler en décrétant qu’il est des gestes et des attitudes à proscrire et des critères constitutifs d’une beauté socialement établie à remplir.

De plus, la danse occidentale est celle de parties privilégiées du corps : la tête, le buste, les bras, les jambes et les pieds. Le danseur occidental est un « homme-squelette, ossature à mouvoir par les muscles et qui du sexe n’a rien à dire. »**

En Occident, c’est seulement dans le cadre de ses limites héritées de la doctrine chrétienne, que la danse est considérée comme esthétique et acceptable, en ce qu’elle ne conduit pas « à coller à la femme. »*

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