En tant que BB danseuse, je suis confrontée à la profusion des offres de stages. La danse orientale est un marché. Tous les produits qui y sont vendus ne sont pas égaux en qualité, et, parfois, même pas nécessaires. Voici quelques pistes pour s’y retrouver, et prendre du plaisir sans se ruiner.
L’intitulé du stage
Un peu victime de son succès, la danse orientale est déclinée à toutes les sauces. Comment être certaine que je paie un stage qui va me faire découvrir de véritables nouveautés ?
Ma confiance va prioritairement aux intitulés classiques : saïdi, khaligy, baladi, danses maghrébines et sharki. Dans ces cas, la technique qui est enseignée est clairement définie. De même, les stages qui proposent d’apprendre à manier un accessoire ne réservent pas de mauvaises surprises. Même si je suis initiée, j’apprends toujours de nouveaux enchaînements.
Pour les intitulés à la mode, je suis plus méfiante. Je fais un stage de ‘Modern baladi’ qui n’est pas du tout indispensable. Sur une musique qui frôle le tube de variétés, la chorégraphie est dansée pieds à plat en plaçant le centre de gravité proche du sol, mais sans le côté sensuel et intime du baladi… Je sors de là avec une impression de n’importe quoi….De même, le stage de chaâbi n’est pas une obligation. Puisqu’il s’agit d’un style populaire où le but est de s’amuser en dansant, autant s’inspirer des clips et des vidéos pour délirer librement à sa façon.
Très en vogue, les ‘fusions’ mêlant la danse orientale et une autre danse. Là encore, je choisis de faire carrément des stages dans d’autres danses, ce qui me permet d’aborder des disciplines et des états de corps totalement nouveaux. Ensuite, j’intègre ces nouvelles connaissances à ma danse orientale. Je trouve que c’est plus enrichissant de faire soi-même le chemin qui conduit au métissage de la danse orientale.
Mon expérience me conduit à choisir des stages ayant pour thème les styles de danse ou les accessoires, chaque fois avec des professeurs différents. Comme la danse orientale n’est pas une discipline académique, deux professeurs ne s’approprient pas de la même façon un style de danse. Un accessoire n’inspire pas deux professeurs de la même manière. Je trouve intéressant de profiter des stages pour découvrir des univers et des personnalités.
La/le professeur(e)
La danse orientale possède ses grandes marques qui sont les grands noms de la danse orientale. Or, en danse orientale, comme dans tous les marchés, la renommée est avant tout une question de bonne diffusion, et non de bonne qualité.
Je sais que ce n’est pas la célébrité de la danseuse, ou du danseur, qui fait le bon professeur. Un bon professeur est avant tout une personnalité créative et généreuse. Beaucoup de professeurs peu connus ont une véritable originalité, et suivre leur enseignement est un enrichissement pour ma danse. Cela me permet de ne pas m’enfermer dans le style d’untel ou d’untel.
Le nombre de participants
Je me souviens encore d’une salle comble, sans climatisation, où 50 danseuses, rangées en quatre lignes, tentent de suivre les instructions du professeur. Il ne vient qu’une fois sur les côtés du long rectangle formé par les participantes pour décomposer un enchaînement. Le reste du temps, celles qui sont devant y restent, et celles qui sont derrière se débrouillent.
Tout cela pour dire que le nombre de participantes compte. Je conseille de se renseigner auprès des organisateurs qui doivent s’engager à respecter le nombre de participantes annoncé. Parfois, mieux vaut payer 10,00 € de plus, et bénéficier d’un numerus clausus qui permet au professeur de se consacrer un peu à chacune.
Ma préparation avant le stage
Avant le stage, je recherche sur le net des vidéos du professeur. Comme la danse orientale est aussi une question de personnalité et de feeling, chaque danseuse, ou danseur, laisse toujours apparaître ‘des petits trucs’ qui font sa particularité : petits pas intermédiaires, tours vers l’arrière plutôt que vers l’avant, mimiques, variations d’un port de bras …. Je constate qu’un professeur place souvent, peut-être inconsciemment d’ailleurs, ces ‘petits trucs’ dans un stage. S’y préparer est un gain de temps, et permet d’aborder l’univers du professeur avec quelques repères. J’apprends mieux quand TOUT n’est pas nouveau.
Le jour J
En plus de ma tenue préférée, je prévois un haut de rechange et un cache-cœur pour l’échauffement et le retour au calme. Je n’oublie jamais une paire de chaussettes basses, parce que le sol ne m’inspire pas toujours confiance. De l’eau en abondance, bien entendu. Il y a [presque] toujours des robinets aux toilettes, mais, parfois, il est compliqué d’y remplir une bouteille. Une petite serviette de bain, l’idéal est qu’elle soit légère, en nid d’abeille par exemple, pour se rafraîchir…ou travailler sur un sol mal accueillant 😉
Je sais que je ne vais pas sortir du stage en ayant assimilé de A à Z les consignes et la chorégraphie. Par contre, je me prépare à écouter et à OBSERVER avec une attention de chaque seconde. Je n’hésite pas à regarder ce que fait le professeur, mais aussi, à regarder ce que font les participantes. C’est du contraste entre l’un et les autres, que je saisis la technique et l’esprit du mouvement. Perso, ce que je fais en stage compte moins que ce que je vois et ce que je ressens. Par contre, je ne filme jamais, pour me contraindre à enregistrer avec le corps et la tête.
En France, je suis bien obligée d’avouer que l’ambiance est parfois froide au moment des pauses. Chacune reste dans son cercle. Donc, je consulte un plan pour voir s’il n’y a pas un jardin ou un square à proximité de la salle de danse. Et j’arrive un peu en avance dans le quartier pour repérer un vendeur de sandwiches et un café sympa. Comme cela, si je sens que je vais me trouver seule au déjeuner, je ne suis pas sans ressources.
Et tous mes stages me profitent à 200% !!!