Cours de danse orientale

Crédit photo : Patrice Bucher

En 1990, la déferlante « danse orientale » s’est abattue sur la France. Depuis, quelques années, le marché se stabilise. L’offre se compose de produits commerciaux et d’enseignements artistiques.

Que vous soyez une habituée des cours de danse orientale ou une débutante qui pousse la porte du studio pour la première fois, voici quelques pistes pour vous aider à choisir votre cours de danse orientale.

Commercial, traditionnel ou artistique

Une partie des professeures de danse orientale enseignent que leur vision de la danse orientale est le plus haut degré de cet art.

Discipline de soliste, la danse orientale est l’expression de l’âme de la danseuse. Certaines s’attachent à plaire au plus grand nombre et développent un style commercial ; d’autres se fondent sur la tradition et proposent un genre populaire, réel ou imaginé ; quelques unes se basent sur le langage chorégraphique spécifique à la danse orientale et sur les images auquel il est lié pour créer une forme classique et contemporaine.

Aucune de ces formules ne contient la danse orientale dans son entier. Toutes y participent.

A vous d’identifier la démarche des professeures près de chez vous – selon votre ressenti et non selon ses affirmations – et de choisir celle qui vous convient. Changez l’année suivante si le cœur vous en dit 🙂

Ne prenez pas la technique à la légère

Quel que soit le style, le mouvement doit être présenté selon ces points :

placement du corps

localisation du poids du corps

direction du mouvement

partie(s) du corps qui initie(nt)/dirige(nt) le mouvement

 énergie du mouvement

 esprit du mouvement

erreurs à ne pas commettre.

La professeure doit venir vous voir, vous corriger si nécessaire, au moins une fois par cours. Rien n’est pire que de croire maîtriser un mouvement alors que la posture du corps est fausse et que le déplacement est inexact.

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4€90

L’esprit mercantile qui anime la plupart des acteurs de la danse orientale semble assez néfaste. Certes, il peut conduire à une certaine inventivité en stimulant l’apparition de nouveaux styles et de nouveaux produits, dont les danseurs eux-mêmes, mais il aboutit surtout à favoriser une production à la chaîne au bénéfice des meilleurs gestionnaires.

Tout en désapprouvant le marché de la danse orientale, je lui reconnais le mérite d’avoir créé l’environnement nécessaire à la survivance et au renouvellement, pas toujours pour le meilleur, de cette gestuelle.  Le monde « culturel », empêtré dans des préjugés, inconscient de son ethnocentrisme, est fermé à la danse orientale. Il ne peut l’envisager que sous l’angle de la tradition ou du métissage. Considérer la danse orientale comme une technique physique permettant l’expression d’états de corps dans le présent semble impossible. Le fait qu’elle soit une danse érotique féminine ajoute un obstacle quasi insurmontable à sa qualification d’art par les mandarins qui règnent sur l’espace culturel occidental.

Si la danse orientale grappille quelques subventions, les scènes prestigieuses lui sont inaccessibles. Cette absence de débouchés empêche la rencontre de la danse orientale avec les réflexions et les processus artistiques de son siècle. Interdite de sortir des clichés hérités de la période coloniale puis du cinéma égyptien, elle est bornée par des objectifs de performance et de lucre.

Cette ambiance encourage la recherche du moindre profit. Et tous s’y jettent sans hésitations. Continuer la lecture de « 4€90 »

Pas de danse orientale parce que…

La danse orientale est un art encore mal connu. Certaines rêvent de s’inscrire à leur premier cours mais n’osent pas. D’autres sont séduites par la gestuelle mais trouvent son environnement de mauvais goût. Parfois, celles qui ont déjà fait le pas sont déçues par leur expérience.

Je vous propose d’évoquer les fausses raisons pour ne pas se lancer leur cœur léger dans l’apprentissage de la danse orientale. Et d’y répondre 🙂

Parce que ce n’est pas pour moi

L’apprentissage de la danse orientale est ouvert à toutes les femmes sans pré requis. Aucune femme n’est exclue de la danse orientale, que ce soit en raison de ses mensurations, de son âge ou de sa personnalité.

La technique est exigeante. Mais elle vise à mettre en valeur toutes les morphologies. Un même mouvement peut avoir un rendu différent selon la femme qui danse car le but en danse orientale n’est pas d’atteindre un stéréotype mais de permettre l’expression de la danseuse. Continuer la lecture de « Pas de danse orientale parce que… »

Les préjugés sur la danse orientale : Le cinéma, allié ou ennemi ?

En 1935, les studios Misr, fondés par la banque du même nom, voient le jour au Caire. C’est entre ces murs que la plupart des films égyptiens de la période dite « de l’âge d’or » (1940/1955) sont tournés.

Il s’agit majoritairement de comédies et d’intrigues sentimentales destinées à distraire un public populaire et féru de cinéma. Les scenarii visent à mettre en valeur les interprètes connus qui sont parfois associés à la production.

Dans ce contexte, les danseuses orientales sont très souvent employées pour apparaître dans des scènes où la danse est présentée comme un divertissement très agréable – voire exotique – pour les publics européen et américain.

C’est à ce moment que l’image de la danseuse orientale va définitivement se figer dans celle d’une séductrice jouant sur tous les registres allant de la femme enfant à la vamp. Son seul but est de plaire et de distraire. Majoritairement masculin, son public est subjugué mais il ne prend pas cette émotion au sérieux.

La danse n’est pas présentée comme un art. Tandis qu’à la même époque, la danse européenne traverse de grands changements qui mettent l’accent sur ses capacités à exprimer des états de corps et des états d’âme, le cinéma diffuse une image de la danse orientale qui la limite à un divertissement.

Cette vision arrêtée est celle qui demeure dans bien des esprits. Elle ne correspond pas à ce qu’est la danse orientale en considérant ses origines et sa pratique au fil des civilisations. Aux 18ème et 19ème siècles, les voyageurs revenus du Moyen-Orient témoignent d’une grande différence de personnalités entre les danseuses. Certains sont frappés par le détachement qu’elles ont vis-à-vis de leur public et par l’intériorité de leur danse. Pour aller plus loin : La danse orientale vue par…

Actuellement, la danse orientale s’appuie sur une technique de haut niveau. Mais si elle ne renoue pas avec ses sources et son intériorité, elle reste cantonnée dans les clichés charmants qu’illustre bien cette vidéo 🙂

Le Cantique des Cantiques, la grenade et la danse orientale

Crédit photo : Calligraphie Ahmad Dari

Je suis chanceuse : je reçois autre chose que des factures et des avis d’imposition dans ma boite aux lettres 🙂  Je reçois des cartes 🙂 Il n’y a pas très longtemps, j’ai reçu cette belle calligraphie illustrant quelques vers du poète palestinien Mahmoud Darwich* :

« Si tu es vraiment mon aimé, compose un

Cantique des Cantiques pour moi

Et grave mon nom sur la branche d’un

grenadier, dans les jardins de Babylone. »

Ces vers évoquent la Mésopotamie et les systèmes symboliques de ses civilisations à jamais disparues où le Féminin était célébré en la personne de la déesse Inanna/Ishtar.

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