Le mot « harem » désigne un lieu clôt soumis à des règles particulières. Sa finalité est d’établir avec certitude la descendance de son propriétaire. Il reste le privilège des plus fortunés.
Lieu de privation de liberté, il est aussi un espace de relative sécurité. Cette enceinte offre aux femmes des conditions matérielles d’existence favorables. Elles sont à l’abri des tâches pénibles et des agressions.
Les harems sont peuplés majoritairement d’esclaves. La possession s’oppose à l’hymen. Dès lors, celles qui sont bénéficiaires d’un contrat de mariage sont des femmes nées libres qui ont été offertes aux fins de favoriser des alliances. Ce qui est l’originelle visée de l’union légale dans de nombreuses civilisations, dont l’occidentale.
Selon leurs aptitudes, les esclaves sont affectées à des activités très diverses. L’entretien du harem, les cuisines, le service à table, le service de celles qui sont plus avancées qu’elles dans la hiérarchie, la broderie, les arts pour divertir, l’intendance quotidienne sont assurés par des esclaves.
Si la fortune du propriétaire le permet, et si ses goûts l’y portent, certaines esclaves sont éduquées pour le divertissement. Chant, musique, poésie, danse, calligraphie, savoirs nécessaires pour deviser avec érudition et agrément.
Celles-là sont appelées à se produire lors des réceptions données par le propriétaire, dans les pièces de la maison réservées à cet usage. Elles sortent donc du harem, et se présentent parfois à visage découvert. Ce sont là des exceptions.
Si l’une plaît à un invité, elle peut lui être offerte ou vendue, selon l’humeur et la munificence du propriétaire. Ou son dessein de faire de cet heureux son obligé.
A l’époque de la pleine expansion arabe, sous le califat des Omeyyades, quelques rares occidentaux, admis dans les cours, ont peut-être été en présence de ces artistes. Mais rapidement, ces plaisirs raffinés sont réservés aux seuls habitants des empires. Puis disparaissent avec eux.
Toutefois, ces femmes, réservées à la vue de quelques élus, marquent de leur empreinte la poésie et les contes. L’écho de leurs arts se découvre dans les textes qui nous parviennent.
A force de suivre leurs traces, ce blog s’enrichit d’écrits, qui évoquent des usages complexes et des esprits sophistiqués. Ces riches éléments extraits de l’oubli méritent une incarnation.
De ce désir est né le personnage du marchand de Bagdad.
De façon parfaitement improbable, il ouvre les portes de son harem, et invite à une promenade dans le temps, au fil de laquelle il donne vie aux mots des poètes, des califes et des écrivains venus d’Occident.
Quand il s’efface, une esclave apparaît, et danse.
Voilà toute l’histoire de « Voyage au harem » créé par Jean-Claude Le Riboteur et moi-même.
Ce spectacle est conçu pour être joué dans les musées ou les jardins, au mitan de sculptures ou d’éléments qui évoquent le « peuple » disparu des harems.
Pour obtenir des informations supplémentaires sur le spectacle, ainsi que sa fiche technique, contactez-moi.