Choisir ton cours de danse orientale

C. Ph : Patrice Bucher

Dans l’offre toujours croissante des activités qui te sont proposées, cette année, tu as choisi la danse orientale. Je m’en réjouis et j’espère que cette discipline te portera aussi loin qu’elle le fait pour moi. Voici quelques pistes pour choisir ton cours – ou tes cours – en pleine connaissance de cause 🙂

A la recherche de la puissance féminine oubliée

Les sources sont rares quant aux origines de la gestuelle que nous appelons danse orientale. Toutefois, il semble qu’elle soit apparue dans l’antiquité, sur les territoires qui appartiennent actuellement à l’Irak, la Syrie et l’Egypte. Héritière des danses d’extase par lesquelles les danseurs sollicitent l’aide des forces supérieures pour l’accroissement et le développement du groupe social, sa forme la plus accomplie serait celle qui était dansée dans les temples.

Les danseuses étaient alors au service d’un culte et leur statut pourrait avoir été proche de celui des prêtresses, lesquelles étaient des lettrées en charge à la fois de la gestion quotidienne des propriétés terriennes (souvent immenses) du temple et de la continuité de l’identité spirituelle malgré les nombreux et violents changements de dynasties.

Leur prestige était si grand que Sargon d’Akkad (2330-2285 av.JC), chef de guerre et fondateur de l’empire d’Akkad , se prétendait le fils d’une grande prêtresse et de père inconnu. Il nomma sa fille En-heduanna grande prêtresse du dieu Nanna dans la ville d’Ur.

De nos jours, cette dimension spirituelle est quasi inexistante dans la plupart des enseignements de danse orientale. Pourtant, cette gestuelle est bel et bien le chemin pour retrouver l’incarnation d’une puissance féminine oubliée dans nos civilisations monothéistes.

La majorité des cours te proposeront de rattacher ta danse aux folklores, aux cabarets du début du 20ème siècle, à des cultes de fertilité populaires ou à des figures de séductrices plus ou moins frelatées.

Il peut être utile de garder ses distances avec ces éléments de la danse orientale qui ont, certes, permis de la conserver, mais non sans la dénaturer.

Car le premier élément qui est instinctivement perçu chez une danseuse, c’est l’esprit qui transmute sa danse.

C.Ph : Patrice Bucher

La technique

La danse orientale est une discipline technique. Comme les choses importantes de la vie, il faut du temps pour l’acquérir. Du coup, autant partir du bon pied et choisir un cours dont l’enseignement est technique.

Voici quelques indices qui te prouveront que tu es au bon endroit.

La technique commence par le placement et la tenue du corps. Il y a de fortes probabilités pour que tu entendes que tu dois tenir ton corps droit « comme si une ficelle sortait du sommet de ta tête pour s’accrocher dans le ciel ».

Cette information est insuffisante.

En danse orientale, la tenue du corps se fait aussi par le sternum et les côtes, qui doivent être maintenus vers le haut tout en gardant le dos ouvert. Cela libère ton abdomen et ton bassin qui gagneront en mobilité et en délié.

L’enseignement doit te permettre de développer un regard intérieur qui part du sommet de tête, descend dans ta nuque, passe dans tes dorsales et tes côtes, s’étend dans ton bassin, descend dans tes genoux et se termine dans tes pieds et leur contact avec le sol. Car si tu n’as pas cette hyper conscience de ton ossature, tu n’auras pas d’ancrage et de profondeur de mouvement.

La technique passe aussi par six informations qui doivent t’être données pour chaque mouvement : placement/déplacement du poids du corps ; quelle partie du corps l’initie ; quelle(s) partie(s) du corps il engage ; quelle direction il doit prendre ; quelle force, quelle amplitude, quel esprit il doit avoir ; les erreurs à ne pas commettre.

C.Ph : Patrice Bucher

Du brillant, du brillant, du brillant

La technique de la danse orientale s’est considérablement enrichie et les danseuses développent une grande habileté dans les pas et les combinaisons.

Même si tu es une débutante, il est souhaitable qu’au cours de l’année des mouvements difficiles te soient enseignés. En effet, la clef de l’apprentissage est la répétition quel que soit ton niveau. Il est mauvais de survoler des pas et des combinaisons difficiles durant un seul trimestre. Même une danseuse aguerrie doit les pratiquer en continu et les améliorer sans cesse.

Je te conseille d’interroger les habituées pour savoir si des pas et des combinaisons difficiles sont suivis dans les différentes chorégraphies de l’année pour te permettre de les acquérir réellement et de les améliorer.

Pour avoir une idée des pas – et de leurs combinaisons – qui peuvent t’être proposés : Petit inventaire des pas et mouvements de danse orientale, à l’intention des studieuses.

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Les mains d’une déesse

LE sujet qui fâche 😛

De nos jours, une convention sans fondement historique, veut que les mains et les poignets de la danseuse orientale soient morts.

Il y a de fortes chances pour qu’il te soit demandé de placer tes doigts « à la Barbie » c’est-à-dire la main ouverte comme si tu tenais entre le pouce et l’index un petit fruit rond, paume relevée regardant sur le côté, poignet cassé. Et de ne plus bouger, y compris quand tu effectues des cercles de poignets.

L’effet rendu est artificiel et dépourvu d’âme.

Si tu es une petite veinarde, tu trouveras un cours où la souplesse des doigts est enseignée et où le lien entre poignet et main n’est pas rompu.

Pour conserver tes doigts et tes poignets souples, il faut que tes mains restent dans le prolongement de tes poignets jusqu’au bout des doigts et conservent sans effort l’écartement entre le  pouce et l’index. Tu peux avoir à l’esprit l’image très agréable que tes doigts reposent délicatement sur les doigts d’un être aimé, lesquels accompagnent et soutiennent tes mouvements, de telle sorte que tu ne dois ni les écraser, ni en perdre le contact.

Quand tu te seras habituée à cette invisible danse des mains, tu pourras ajouter à certains de tes mouvements de douces et fines vagues de doigts, ondulant de la paume aux phalanges.

C.Ph : Patrice Bucher

Variété des musiques

La danse orientale est un art qui s’est développé et enrichi au fil des siècles.

Il serait irrationnel de la limiter à être un élément identitaire voué à une longue conservation poussiéreuse dans un musée.

Dès lors, il est intéressant de danser sur des musiques inspirées d’univers différents dans la mesure où elles servent l’esprit de la danse orientale.

Là aussi, je te conseille d’interroger les habituées du cours pour savoir si l’enseignement est créatif et ainsi éviter de passer une année où tu danserais uniquement sur des musiques classiques et pop moyen-orientales. 

A la carte

Si tu n’as pas trouvé ton cours idéal, tu as peut-être la chance d’avoir trouvé des cours qui proposent une inscription à la carte. Dans ce cas, je te conseille de t’inscrire dans les deux cours que tu préfères et de t’y rendre alternativement. A raison d’une fois par semaine, c’est un excellent entraînement pour gagner ton autonomie et prendre le temps de trouver ton style. Tu pourras aussi comparer les enseignements des pas de base et cela fortifiera ton apprentissage.

Si tu veux encore plus de conseils pour choisir ton cours de danse orientale : 7 astuces pour BIEN commencer la danse orientale (Part 1)

Pyramides de Méroé – C.Ph : inconnu