Serena fait autorité en matière de danse orientale. Elle est présente sur les principales scènes des Etats-Unis, d’Europe et du Moyen-Orient. La New-York Opera Company l’a souvent employée pour mener la danse dans ‘Aïda’. En 1968, elle fonde son studio de danse où elle enseigne la technique qu’elle a mise au point. En 1971, LIFE lui consacre 3 pages.
C’est dire si j’étais impatiente de faire connaissance avec les professeures de son équipe ! 😉 Le studio est super bien placé : à deux pas de Central Park, sur la huitième avenue, dans un immeuble typiquement new yorkais qui ne compte que des studios, de musique, de gym ou de danse.
Arrivée au 4ème étage (c’est-à-dire au 3ème français, puisque qu’aux Etats-Unis rez-de-chaussée = first floor) par l’escalier qui craque, je trouve le studio 403, à droite du couloir.
J’arrive alors que le cours débutant II n’est pas terminé. Dans le petit dégagement de l’entrée, je m’assois et j’observe. Les drop in sont encouragés : les élèves peuvent passer prendre un cours ou deux, sans engagement. L’appoint est apprécié quand on paie son cours à l’unité, précise le règlement affiché sur le mur 😉 . Cela tombe bien : j’ai pieusement conservé 15$ en billets durant toute la journée 😉 .
Le décor du studio est chaleureux et sans prétention. Comme dans beaucoup d’endroits à New-York, le plafond est haut, les murs, les boiseries, l’électricité ont le charme de l’ancien. Le plancher non ciré, et de couleur pâle, est même troué au fond de la salle, à droite. Des affiches, des tissus décorent les murs. Une guirlande lumineuse court tout le long du miroir. Lors du cours de performance, je découvre qu’il suffit d’éteindre les plafonniers pour que ces modestes – et poétiques – petites lumières créent une atmosphère de grande scène.
Dorit nous fait entrer pour le cours avancé. Je suis toute impressionnée et très contente d’être là. Nous travaillons les sagattes. La super surprise, c’est que Dorit est aussi musicienne et qu’elle fait répéter en jouant de la darbouka. Et ça, c’est génial ! Cela me permet de développer mon écoute. En plus, elle nous apprend une comptine qui nous fait jouer des sagattes sans même nous en rendre compte : ‘Wan-na dance *soupir* wan-na dance*soupir* real-ly real-ly wan-na dance *soupir*’. Elle enseigne à l’américaine : un fois l’entraînement à la technique passé, nous exécutons chacune notre tour l’enchaînement. Dorit suit à la darbouka en fonction de notre rythme, puis donne à chaque élève des pistes à travailler. Nous repassons plusieurs fois une à une, car nous ne sommes qu’une dizaine. C’est inhabituel d’être ainsi exposée dans un cours. Mais les participantes sont vraiment bienveillantes, et Dorit se consacre pleinement à chacune. Une heure de cours absolument profitable.
Le lendemain, c’est le cours de performance. Je me présente sans savoir trop à quoi m’attendre. Le thème de ce soir est le travail du voile, des fan veil et des ailes d’Isis. L’objectif est de proposer une entrée avec l’un de ces accessoires. Comme la veille, nous travaillons la technique, en groupe, puis une à une, avant de présenter une improvisation. C’est à ce moment que je constate que la guirlande lumineuse suffit à transformer le studio en scène profonde. Ce cadre met en valeur chaque participante et donc – et c’est pas de refus 😉 – cela donne du courage ! Nous devons intégrer dans cet exercice les éléments techniques que nous venons de répéter. C’est vraiment génial d’avoir un cours où chacune n’improvise pas dans son coin, mais en conditions proches d’une représentation. Comme la veille, l’ambiance est excellente et chacune reçoit des conseils pour doper ses points forts et corriger ses points faibles.
Dans le froid de la soirée, je ressors de là les yeux aussi pétillants qu’un diet coke ! Le moral remonté à bloc 😉