Hürrem Sultane et Süleyman le Législateur, les amants du Siècle d’or – Partie 2

« La Beauté du harem », Joseph Coomans

Le mot « harem » désigne un lieu clôt soumis à des règles particulières. Sa finalité est d’établir avec certitude la descendance de son propriétaire. Il reste le privilège des plus fortunés.

Lieu de privation de liberté, il est aussi un espace de relative sécurité. Cette enceinte offre aux femmes des conditions matérielles d’existence douces. Elles sont à l’abri des tâches pénibles et des agressions.

Les harems sont peuplés majoritairement d’esclaves. La possession s’oppose à l’hymen. Dès lors, celles qui sont bénéficiaires d’un contrat de mariage sont des femmes nées libres qui ont été offertes aux fins de favoriser des alliances. Ce qui est l’originelle visée de l’union légale dans de nombreuses civilisations, dont l’occidentale.

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Hürrem Sultane et Süleyman le Législateur, les amants du Siècle d’or – Partie 1

Süleyman naît le 6 novembre 1494 de Selim, qui devient sultan sous le nom de Selim 1er en 1512, et de Hafsa Hatun, vraisemblablement une esclave d’origine chrétienne devenue concubine.

En 1520, âgé de 26 ans, il monte sur le trône, et hérite d’un empire en pleine expansion. Comme ses prédécesseurs, c’est un rude guerrier, qui conduit de nombreuses campagnes. Au cours de son règne, il conquiert Belgrade, Rhodes, Bude, Bagdad et l’Irak, Bassra qui donne accès au Golfe Persique, les terres du Kurdistan et de l’Arménie orientale . Il affermit son hégémonie en Mer Noire.

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Le collier de la colombe d’Ibn Hazm, ou l’Amour en Andalousie*

* Dans cet article, le masculin est employé comme neutre.

En 711, l’armée du califat omeyyade de Damas accoste les côtes de l’Espagne. C’est l’acte de naissance d’une civilisation qui va durer jusqu’en 1492.

Vont se succéder l’émirat puis le califat de Cordoue, la fragmentation du royaume en pouvoirs indépendants appelés les « taifas », et les empires berbéro-andalous almoravides et almohades.

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Phoebus, ou les fleurs fanées de la Esmeralda

Crédit photo : MR

Arrachées au gibet par Quasimodo, la Esmeralda et Djali vivent dans Notre Dame de Paris.

Un matin, à son réveil, sur l’appui de la fenêtre de sa cellule, la Esmeralda trouve deux vases, chacun avec un bouquet.

L’un est de cristal, très pur et très brillant, mais il est fêlé. L’eau qu’il contenait s’en est allée, et ses fleurs sont fanées. L’autre est un vase commun de terre. Mais il est solide, et son bouquet est éclatant.

La Esmeralda choisit les fleurs fanées et les porte sur son sein durant toute la journée.

La Esmeralda, appelée de façon inexacte « Esmeralda » est probablement la danseuse la plus célèbre de la littérature mondiale. Sa gestuelle et sa silhouette sont marquées par l’Orient.

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Egilona et ‘Abd al-‘Azîz, les amants de l’Europe

John William Godward, « Jeune fille en drapé jaune »

Les ibères auraient été les premiers occupants de l’actuelle Espagne. Puis sont venus les celtes et naquit la population des celtibères. Au fil des décennies, les grecs, les phéniciens et les carthaginois se joignirent à eux. A la chute de l’empire romain, au Vème siècle, les barbares venus de Scandinavie prirent rudement le pouvoir. Il établirent une royauté élective dont les non wisigoths étaient exclus. Cela étant, ils goûtèrent les raffinements de la culture romaine, qu’ils conservèrent. Ils se sont convertis au catholicisme autour de 589.

Face à la péninsule, sur la côte africaine, se trouve la ville de Ceuta. Au VIIIème siècle, elle est gouvernée par un byzantin, le comte Julien, vassal du roi wisigoth qui règne sur l’autre rive. Il a une fille, Florinda.

C’est ainsi que tout commence.

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