Il semble que les hommes aient peint avant de teindre. Peut-être se sont-ils d’abord servi de leurs corps avant d’utiliser les parois des grottes. Car la première fonction de la couleur est d’identifier et d’ordonner les êtres, les fonctions, les choses.
Il est possible que les Hommes aient commencé à teindre au VIe millénaire avant J.C. Les très rares morceaux de tissus retrouvés, qui pourraient dater de ces temps anciens, sont colorés de rouge.
En effet, le rouge est l’un des pigments que l’Homme a maîtrisé le plus tôt. Il a su le trouver, l’extraire, le mélanger à des additifs et à des fixateurs pour peindre et pour teindre.
Il est possible que la seule différence de nature établie entre les Hommes et les Animaux soit que les seconds naissent avec la grâce, tandis que la vie humaine se caractérise par la quête infinie de sens.
Il semble que cette quête se fonde sur le raffinement de l’esprit, dont l’un des outils majeurs est le livre.
Accolés sans souci de classement, ceux dont sourcent les articles de ce blog me sont particulièrement chers. En voici quelques uns extraits des étagères de la bibliothèque :
Dans un petit village de pêcheurs, là où le fleuve mystérieux et sacré est encadré par à peine 30 kilomètres de terre fertile, Adam reçoit une bourse pour partir étudier la théologie au Caire.
Sa destination est prestigieuse, à la hauteur des espoirs que le village a placé en lui. En effet, il part pour l’université d’al-Azhar, lieu d’enseignement des sciences islamiques à la renommée historique et internationale, ce depuis sa fondation par le général fatimide Jawhar al-Siqilli en 972.
Plonger dans l’histoire de l’Egype antique, c’est embrasser trois millénaires au cours desquels se succèdent périodes de chaos et de stabilité, divisions et unifications du vaste territoire qui borde le Nil. De plus, les cosmogonies varient selon les dates et les lieux, elles se complètent, se copient, s’unissent.
Autant dire que cela demande aux indigènes des pâles monothéismes que nous sommes un esprit grand ouvert et un effort d’imagination soutenu.
En Mésopotamie, région entre les fleuves Tigre et Euphrate, principalement sur le territoire de l’actuel Irak, les femmes assument de hautes fonctions religieuses.
Les civilisations qui s’ajoutent et se succèdent sur ce territoire sont marquées par un haut degré de raffinement, qui se manifeste, notamment, par l’invention de l’écriture cunéiforme à Uruk en 3300 avant JC.
Les temples sont les demeures des dieux qui vivent sur terre. Les satisfaire est le destin de l’humanité. Les temples sont des centres économiques et administratifs. Des actes juridiques y sont rédigés et conservés, les surplus de la production agricole, améliorée par les nouvelles techniques d’irrigation, y sont conservés, comptabilisés, distribués, des animaux de rente y sont abattus, des étoffes y sont tissées, des prêts y sont accordés…
Toutes ces tâches emploient des hommes libres maîtrisant des savoir faire et des esclaves.
Aux membres des classes privilégiées les hautes fonctions religieuses qui permettent l’accès au saint des saints, le Naos, le lieu le plus reculé où vit le dieu. Lieu dont l’entrée est absolument interdite au commun des mortels.
Car au contraire des cultes monothéistes, les rituels ne sont pas publics. Ils se déroulent rien que pour les yeux des différentes catégories de prêtres qui officient dans l’intimité des dieux qu’ils réveillent, lavent, habillent, nourrissent et, parfois, réjouissent de leurs orgies.