Variation de déplacements en danse orientale

La danse occidentale, en tant que divertissement représenté sur une scène, n’est pas née ex nihilo. Il a fallu une lente évolution, depuis la danse mesurée, qui serait apparue en France au XIIIe siècle, et la renaissance italienne, qui connaît les premiers danseurs professionnels. Il semble que le maître à danser de Ludovic Sforza ait été, à l’occasion, son agent diplomatique.

De nos jours, si la danse est établie par les « autorités » comme un art à part entière, seules ses formes destinées à la scène sont considérées et dotées.

Dès lors, l’adaptation des autres danses à cette charge qu’est l’ordonnance scénique demande un travail conséquent, afin de conserver l’essence de la danse ainsi mise en accord avec les conventions artistiques occidentales.

Comme toute chose, cette nécessaire modification possède deux avers. Elle enrichit la danse adaptée. Mais à la condition qu’en soient conservés l’esprit fondateur et la tension singulière qui la caractérise.

D’où je conclus que toute innovation demande une maîtrise, au moins débutante, de l’Histoire.

En tant que danse de fertilité, la danse orientale a pu connaître très tôt un phénomène qui préfigure la spécialisation. En effet, des civilisations désignaient certains de leurs membres pour danser et entrer en relation avec telle force ou tel esprit. Les non danseurs étaient invités à assister à l’union incarnée par la danse pour en recueillir les bienfaits.

Mais la véritable spécialisation, qui divise et répartit entre des groupes déterminés les activités humaines, prend sa source dans l’organisation des sociétés seigneuriales. Elle existe dans les civilisations antiques orientales, puis européennes. Qu’elles soient exclusivement au service d’un temple, ou qu’elles évoluent également dans les cadres festifs, l’existence de danseuses professionnelles est attestée en Mésopotamie et en Egypte antique.

La dimension d’exhibition est donc présente. Mais celle d’un espace à « tenir » réservé à cette exhibition ne l’est pas.

Sans compter que la danse orientale est plutôt une danse à mouvements étroits et de torsions, une danse de flottement et d’abandon, une danse introvertie qui rayonne sans chercher à s’approprier l’espace.

Dès là, placer la danse orientale dans les conditions imposées par la scène occidentale est un pari hasardeux. L’une des pistes serait de considérer cet espace, non comme une priorité, mais comme un ornement.

Voici une vidéo qui présente une variation de déplacements.

Dans l’ordre apparaissent : déplacement diagonal avec alterné de hanches horizontal, tour trois temps arrière, promenade latérale, déplacement latéral avec vibrations de hanche, déplacement latéral avec cambré arrière, tour latéral et promenade latérale.

A toi de jouer !

Crédit photo : Freepik.com