Gala, le meilleur

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Beaucoup d’école de danse proposent un gala de fin d’année. Pour la majorité des élèves, la représentation sur scène est l’aboutissement de leurs efforts. Elle peut aussi être un objectif concret qui motive quand le plaisir de danser s’amoindrit ou que les progrès se font attendre.

Plus pragmatiquement, le gala est l’occasion pour l’école de danse de remplir les caisses. Les sommes récoltées sont employées pour gratifier des professeurs, pour financer leurs stages, pour organiser des sorties ou pour acheter du matériel.

Je mentionne l’aspect financier de l’opération pour insister sur le fait que rien n’oblige les élèves à participer à ces galas. Le paiement du prix des cours rémunère l’enseignement reçu. La présence au gala n’est pas un dû. Je pense qu’il est malhonnête de se désintéresser de ceux et celles qui ne souhaitent pas monter sur les planches en fin d’année.

La participation au gala entraîne très souvent l’aide  – en nature ou en argent – à la confection des costumes. Je trouve que c’est plus sympa quand cette information est donnée en même temps que la proposition de se joindre au projet. Mais j’ai pu constater que cela n’est pas une évidence dans toutes les écoles…

Le terme « gala » est utilisé par les écoles de danse privées. Les conservatoires et les établissements publics préfèrent le terme « spectacle de fin d’année. »

J’utiliserai l’un ou l’autre terme pour évoquer mes bons souvenirs de spectacles de fin d’année dans les écoles que j’ai fréquentées.

Gala d’enfance

Les galas de ma toute première école de danse avaient lieu au théâtre municipal. J’ai appris par la suite qu’il s’agit d’un théâtre à l’italienne de 350 places. Il ne fonctionne plus maintenant.

"Le théâtre municipal de mes premiers galas."
« Le théâtre municipal de mes premiers galas. »

Plutôt que des souvenirs précis, ce sont des sensations que j’ai conservées de mes premières scènes. La superposition pas trop confortable du jogging sur le justaucorps et le collant de danse. La douceur de la  fin de journée devant l’entrée des artistes. La pénombre fraîche du couloir menant aux loges étroites. Les odeurs poudrées du maquillage qu’utilisaient quelques mamans désignées – les autres ne pouvaient pas accéder aux loges. Notre calme relatif et les couleurs pastels de nos justaucorps qui indiquaient nos classes et l’ordre de passage. Malgré le trac, je me souviens d’une sensation de grande sécurité générée par la parfaite organisation de ma professeure. Cela reste un exemple pour moi.

Gala autour du billard

La professeure avait choisi la grande salle d’une brasserie avec une piste de danse au milieu des tables. Cette proximité convenait parfaitement à un gala de danse orientale, car cette danse – à moins d’un travail particulier d’adaptation – perd de sa force avec l’éloignement de la scène.

danseorientale_orientalismeElle avait travaillé avec celles qui souhaitaient présenter des chorégraphies autres que celles apprises en cours. Cette démarche de mise en valeur adaptée aux participantes a augmenté l’intérêt du spectacle qui fut une réussite.

Mais la magie de ce gala fut sa loge d’un genre particulier. Nous étions installées dans la salle de billard attenante à la grande salle, cachées par un rideau de théâtre. Le billard luisait sous l’éclairage, et, petit à petit, il a disparu sous nos costumes, nos miroirs, nos trousses de maquillages. Je vis même sur son tapis vert le reflet d’une flasque d’alcool avec laquelle une de nous se donnait du courage. Nous étions toutes ensemble, tous niveaux confondus, toutes à s’entraider dans nos chiffons et nos cheveux. Et ce partage reste pour moi la composante nécessaire et sine qua non d’un gala d’école de danse vraiment réussi.

Gala de fleurs

L’image de 12 fleurs blanches alignées sur la table de maquillage par les professeurs. Légères dans la lumière de la loge. Un remerciement pour le projet mené à son terme. Une reconnaissance inattendue pour des élèves. Un beau souvenir.

A venir : Gala, le pire