Première surprise dans le vestiaire : tous les âges, toutes les morphologies sont représentés. Sur le banc où je m’installe pour me changer, je suis entourée d’une grande, grande brune et d’une rousse pulpeuse, à la peau laiteuse. L’ambiance est détendue. Je ne surprends aucun regard sur ma silhouette pour évaluer si je corresponds à un modèle imposé. Ca me change un peu comme ambiance, par rapport aux cours de classique et de jazz.
Côté tenue d’entraînement, je me croirais dans un catalogue des plus jolies jupes de princesses ! Couleurs vives ou pastel, à volant ou simplement longues et amples, elles se balancent depuis les hanches des danseuses quand celles-ci s’approchent du miroir pour rectifier un maquillage, puis disparaissent par la porte en direction de la salle de danse. Je n’entends plus alors que le tintement de leurs ceintures de perles et de sequins qui rythme leurs pas nus.
Justement, ma voisine rousse est en train de fixer la sienne. Elle a d’abord noué un grand foulard triangulaire qui rassemble sa jupe autour de ses jolies formes, comme les sépales maintiennent fermés les pétales d’une fleur. Une fois la ceinture de perles ajoutée, son costume semble sorti tout droit des tableaux orientalistes.
Pour le haut, je constate que certaines portent des brassières. Parfois, elles les ont personnalisées en cousant dessus des paillettes et des galons. D’autres portent des justaucorps. Elles me confirment qu’il n’y a aucune obligation à danser le ventre découvert. Chacune voit selon son envie, selon le rapport qu’elle entretient avec son corps. Les unes confessent qu’elles ont commencé très ‘habillées’, puis, la danse orientale aidant, elles se sont senties de nouveau féminines et se sont mises à utiliser les costumes pour affirmer leur sensualité retrouvée. Elles m’expliquent :
« Ici, tu libères ta taille, tout en devenant hyper féminine. C’est la tenue qui s’adapte au corps des femmes, et pas l’inverse ! Tu peux porter des jupes longues, qui cachent pour mieux dévoiler. Le plaisir de la danse orientale commence là : le costume dans lequel on se sent vraiment femme. »
Bon. Pour mon premier cours, je fais un peu tâche avec mon pantalon de jazz. Mais je vous raconterai bientôt comment je me suis rattrapée !