La douceur des soirs qui s’allongent annonce l’été. Les soirées dans les restaurants et les villas. Les arrivées à l’abri des regards. Les pieds nus qui attendent sur le sol. Les bruits de repas, les vacarmes de fêtes. Un bref coup à la porte : ‘tout est ok’, ou ‘dans 10 minutes’, ou ‘vous êtes prête ? Ils vous attendent’… Le parfum de l’eau des piscines, la baie souple qui embrasse la mer, étale sous la lune. Soudain : la danse.
Le velours de soie des ceintures est fatigué. Il est temps de le recouvrir de paillettes dorées et noires.
Les franges de perles sont intactes. Elles représentent des heures et des jours de travail. Les paillettes ont perdu leur éclat. Il faut les remplacer, les découdre une à une, conserver les perles, jeter les paillettes décolorées. Puis rebroder la ceinture, dans le même esprit, mais pas à l’identique.
Chaque pièce de costume est chargée de souvenirs. M’en séparer, ce serait perdre le chemin qui a été fait et la route qui reste à parcourir. Elles sont plus que des costumes : elles incarnent mes superstitions intimes.