« La masse des formes et des mouvements s’est simplifiée et appauvrie et, pour étrange que cela puisse paraître, la danse n’a plus acquis ni apparences ni substances nouvelles depuis l’âge de la pierre. L’histoire de la danse créatrice se déroule dans la préhistoire. »*
La forme la plus répandue, et la plus connue, de la danse orientale est celle héritée du cinéma de la période dite de « l’âge d’or » (1940/1955) du cinéma égyptien.
Cependant, la danse orientale est une gestuelle sans doute pluri millénaire, et certains de ses mouvements semblent venir de cette période pré-historique, où l’homme tutoyait les forces fondamentales de son inconscient.
Dès lors, le défi est de « remonter » aux sources pour entrevoir – si cela était possible – les gestes originels de cette danse d’extase.
Dans une civilisation qui a difficilement accepté l’héliocentrisme – Giordano Bruno est brûlé vif en 1600 – qui renâcle à accepter Darwin et la nature non exceptionnelle de l’espèce humaine, qui n’a toujours pas digéré la blessure freudienne – « L’interprétation du rêve » paraît en 1900, soit 300 ans pile après le martyre de Bruno – il est assez cohérent que les « autorités culturelles » résistent à la jouissance esthétique offerte par la danse orientale. Cette gestuelle non codifiée et basée sur l’improvisation est sans doute trop proche des forces insues qui nous gouvernent.
Ainsi, la « liquidation de la danse sauvage et primitive »** au bénéfice de « l’allégorie de l’âme triomphant du corps »** demande la mise à l’écart de la danse orientale. Mais il existe des natures indomptables … 😉
* Curt Sachs, « Histoire de la danse »
** Pierre Legendre, « La Passion d’être un autre »