Mon challenge
En fin d’après-midi, sur le banc de l’amphi, il m’arrive un truc étrange. Je regarde le prof en costume-cravate, qui va et vient avec assez de grâce, le dos pas trop voûté, comme j’ai remarqué que c’est souvent le cas chez les intellectuels masculins. Puis je fixe mon sac de danse à mes pieds. Je visualise mon jupon, de soie, mon cache-cœur et mon écharpe-ceinture. Alors, le challenge que je me suis fixé : devenir une danseuse orientale me tombe dessus de tout son poids. « Mais que vais-je faire si loin de mon monde ? » Pourtant….
….à 18h30, je suis devant le miroir, dans la lumière douce de la belle salle, et j’observe à la dérobée ma silhouette. Cette tenue de danse me rend charmante. Je suis toute contente.
Le check-up des trois clefs de la danse orientale
Ce soir, Yasmina nous donne la consigne, puis elle circule entre nous pour nous corriger. Elle vérifie que nos genoux soient légèrement fléchis afin que notre bassin soit déverrouillé.
Au cours de mon voyage au cœur de la danse orientale, j’ai rencontré de nombreux professeurs. Aucun n’a jamais eu la rigueur de Yasmina concernant : l’isolation, le déverrouillage des genoux et l’ancrage dans le sol. J’entends toujours la voix de Yasmina répéter le check-up de ces trois points.
Le déverrouillage des genoux
Le déverrouillage des genoux est la deuxième clef secrète de la danse orientale. Celle qui commande la finesse des mouvements de hanche (de presque tous). Un mouvement de hanche doit être impulsé et dirigé uniquement par la hanche. Par exemple : le coup de hanche sur le côté. Je dois rester légèrement fléchie sur mes deux jambes, et je dois pousser ma hanche, à droite puis à gauche, d’un coup sec, puis la laisser revenir sous son propre poids.C’est ma hanche qui doit se déplacer parallèlement au sol, vers la droite ou la gauche, SANS tendre le genou. Evidemment, la hanche entraîne la cuisse, et le genou se déplie un peu, mais ce n’est pas lui qui fait bouger la hanche en se tendant. L’articulation du genoux ne se verrouille à aucun moment au cours du mouvement. Au début, je ne vais pas bien loin. C’est un frémissement. Mais Yasmina me félicite parce que, oui, le mouvement est tout petit, mais que le reste du corps ne bouge pas (principe de l’isolation, cf.« Le premier cours de danse orientale de ma vie. »)
Ce que je trouve cool en danse orientale, c’est que je peux continuer à pratiquer une fois sortie de cours. Je n’ai pas besoin de beaucoup d’espace : les 4m2 devant le miroir de l’entrée sont largement suffisants. Et comme la danse orientale est amusante, je n’ai même pas besoin de me motiver.
Avec un peu d’entrainement, je découvre que ce déverrouillage du bassin permet de donner des coups de hanche précis et fluides, qui visuellement font beaucoup d’effet. Je m’amuse à en modifier l’intensité pour les additionner en pointillé d’un côté : dum-dum-dum, puis de l’autre : petit – petit – grand…
…et encore…et encore…et encore…