Danser de dos est l’occasion de tester l’aptitude de la danseuse à habiter ses mouvements.
Le regard matérialise la tension entre la danseuse et le public. En l’absence de l’immédiateté du regard, il faut conserver cette tension par la profondeur de la présence corporelle.
En conséquence, danser de dos n’est pas un moment de relâche, voire de disparition de ton esprit parti vagabonder dans des pensées prosaïques, du style le choix du devis de l’électricien, ou le subi enthousiasme de Jules pour les comptes en T et sa nouvelle collègue de travail qui les manie… 😉
Danser de dos demande une conscience supérieure et idéale des mouvements. Il convient de les tracer en s’attachant à chacun de leurs points, afin d’être de dos, mais en état de force.
Cela est assez contradictoire.
En effet, génétiquement, il semble que les prédateurs, dont fait partie l’Homme, possèdent des yeux placés sur le devant du crâne afin de permettre une meilleure efficacité dans les actions de chasse. Quant aux yeux des animaux destinés à être des proies, ils sont sur les côtés pour assurer une protection optimum.
Ne pas regarder, se placer en incapacité de voir, est donc une mise en danger.
La vulnérabilité apporte un charme particulier aux mouvements de dos. Le public est en position de domination. Et pourtant, la danseuse en demeure maître, armée de sa fragilité exposée. C’est cette ambivalence troublante qu’il faut avoir à l’esprit.
Voici une vidéo qui présente quatre mouvements vus de dos.
Dans l’ordre apparaissent : montée de bras par le coude et par le poignet, cercle de bassin, huit vertical endroit, grande ondulation ascendante et descendante.