En l’état actuel des connaissances, il semble que les lignes et les formes droites aient été les premières utilisées dans l’ornement graphique. Tandis qu’en danse, comme en architecture, cela aurait été les courbes.
Le pas chameau dessine une ligne courbe qui ondoie autour de l’axe de la danseuse, tandis qu’elle captive celui qui regarde.
Techniquement, il s’agit d’un cercle vertical dirigé par le pubis. D’avant en arrière pour le chameau endroit. D’arrière en avant pour le chameau envers. Il mobilise le bassin dans sa totalité, mais il est fondamental de garder à l’esprit que sa source est l’arcade pubienne. Bien entendu, les genoux n’y ont aucune part.
Il se pratique sur place, ou sur des déplacements avant, arrière et latéraux. Les hauteurs peuvent varier, ainsi que les appuis.
La danse orientale n’est pas une danse imitative. Elle ne se fonde pas sur l’observation du monde et la tentative d’en reproduire les créatures et les phénomènes.
Il est probable qu’une de ses origines principales soient les danses de fertilité, où la danseuse est le réceptacle des forces qui la dépassent. Le dessein est de participer à la marche du monde par l’extase, et non pas l’acte sexuel.
Au fil des siècles, cette extase a fait l’objet d’une ordonnance artistique, ce qui a donné naissance à une danse de divertissement.
En conséquence, il y a peu de chance que le pas chameau soit né de l’observation de l’animal. Il est plus probable que le nom soit venu des siècles après que la courbe ait ployé les reins des danseuses, en référence au bercement qu’adopte le cavalier sur cette monture.
Voici une vidéo qui présente six versions du pas chameau.
Dans l’ordre apparaissent : immobile, sur deux hauteurs, en tournant, arrière, en tournant, arrière, latéral, puis envers.