Dépasser ses craintes et découvrir la danse orientale

Crédit photo : TOMA Studio

La danse orientale est peu présente dans nos divertissements.

Elle est absente des programmes culturels subventionnés. Elle est quasiment introuvable dans les films et les séries.

Elle inspire certaines chorégraphies dans des clips, mais c’est presque toujours sous sa forme vulgaire.

Dans les restaurants, elle peut être avantageusement incarnée, mais ce n’est pas une généralité.

Malgré cette réalité qui lui est défavorable, sa séduction ineffable fascine.

Mais de l’attrait à la pratique, il y a un pas qu’il est souvent difficile à franchir. L’envie d’essayer la danse orientale se heurte parfois à telle ou telle opposition que les femmes se font à elles-mêmes.

Voici quelques réponses à tes craintes, aussi fondées qu’elles t’apparaissent.

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Je ne sais pas à quoi m’attendre

Un cours de danse, quelle que soit la discipline, est composé des éléments suivants : échauffement, découverte technique de mouvements, apprentissage d’un ou des enchaînement(s) qui mette(nt) en œuvre ces mouvements, pratique de ces enchaînements, puis retour au calme.

L’abord de la danse orientale est déstabilisant pour toutes. En effet, elle se vit à partir du bassin et ne cherche pas l’effet, mais la précision. Ces caractéristiques la placent aux antipodes des valeurs esthétiques de la civilisation occidentale.

Mais la danse orientale est aussi la stylisation de l’extase au féminin. De telle sorte que l’intuition de chacune joue une part non négligeable dans son apprentissage.

Le sentiment d’étrangeté est donc relatif. L’important est de lâcher prise, d’accepter que ton mental ne sait pas, mais que ton esprit est en pays connu.

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Je suis toute seule

Tous tes contacts ont décliné l’offre de t’accompagner. Tu t’imagines à l’écart d’un groupe formé et fermé, embarrassée de toi-même.

J’ai fréquenté des dizaines de cours, en France et à l’étranger, dans des capitales et des villes de moindre importance.

Je ne vais pas te mentir. Souvent, le milieu de la danse n’est pas accueillant. C’est un genre qu’il se donne.

Donc, si tu es snobée, n’en fais pas quelque chose de personnel. C’est simplement que les gens qui t’entourent ont besoin de marquer leur territoire.

Il y a des exceptions, qui tiennent à la personnalité du professeur. Sans intervenir dans les relations entre les danseuses, certains ont à coeur que l’ambiance du cours soit studieuse et chaleureuse. C’est une qualité que tu identifies dès que tu t’inscris. Et c’est une chose à garder en tête si tu dois choisir un cours à l’année.

De plus, être une anonyme parmi les anonymes est une expérience qui peut se révéler plus confortable que tu ne penses. La solitude créé le sentiment injustifié d’être surexposée. Mais être seule, c’est aussi être libre du regard de l’autre et de son jugement.

Quoi qu’il en soit, ne te laisse pas détourner d’une discipline qui est susceptible de t’épanouir simplement parce que tu crains que les participants se la jouent « Amour, Gloire et Beauté. »

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Je suis nulle avec mon corps

A son commencement, toute civilisation établit arbitrairement les critères du Beau, du Bien et du Juste. Au fil de son histoire, ces critères évoluent, mais il ne deviennent pas pour autant forcément plus fondés en logique.

Dès lors, les injonctions quant à l’esthétique sont à relativiser. Les grands créateurs sont souvent ceux-là qui les ont bousculées.

Dans l’Antiquité, les grecs considèrent que les notions de santé, d’harmonie et de beauté sont interchangeables. Afin d’atteindre à ces idéaux, il convient de se plier à des pratiques corporelles et spirituelles qui favorisent un bon état de santé par la connaissance et la maîtrise des désirs et des combats.

Ces idéaux, et la discipline qu’ils imposent, s’incarnent dans la déesse Hygie. Son nom a donné hygiène , dont le sens premier désigne l’ensemble des pratiques qui visent à la conservation de la santé et au bon fonctionnement de l’organisme.

Exprimer de l’harmonie et de la beauté est donc une discipline. L’inné en ce domaine joue un rôle dans la sélection pour la reproduction, non pour la création. Et de surcroît, il fane vite, alors que l’art est éternel.

Là encore, je ne vais pas te mentir. La danse orientale est technique et difficile. Mais un quart du travail réside dans le lâcher prise et l’abandon des partis pris de la civilisation occidentale sur le corps, sur le mouvement, sur le rythme et sur la danse.

Dès lors, elle peut être d’une grande aide pour s’apprivoiser soi même, apprendre à se connaître et à s’aimer.

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